Olfa Ounis : « Contribuer au déploiement
de projets numériques sécurisés en Afrique »
Paru Dans CIO Mag - Octobre/Novembre 2013
Dans le club très restreint des acteurs de la sécurité digitale, elle est en pole position. Olfa Ounis est Directrice générale de Gemalto Sécurité Maroc. Elle est également Vice-présidente Maghreb pour les projets gouvernementaux du fabricant de cartes à puces.
Depuis mai 2012, Olfa Ounis préside aux destinées de Gemalto Sécurité Maroc. Sa nomination à la direction générale couronne un parcours d’excellence et des réalisations d’envergure qu’elle a orchestrés d’une main d’expert. A commencer par un doctorat en informatique, obtenu à l’université Paris 13. S’ensuit une carrière dans les métiers du numérique. Olfa Ounis aiguise son expertise chez Bull, où elle active à la sécurisation des paiements en ligne. L’informaticienne rejoint en 2006 Gemalto, leader mondial de la sécurité numérique. Le fabricant de cartes à puces lui confie le développement des programmes gouvernementaux sur l’Afrique. Elle ne tarde pas à concrétiser en actes sa mission via un contrat, avec le ministère algérien du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, pour la fourniture de la carte à puce Chifa, laquelle est déployée à plus de 9 millions d’exemplaires. Une dizaine de milliers de professionnels algériens de santé sont pour leur part équipés de clés pour accéder aux données de la carte d’assurance maladie.
Passeport biométrique
Au Maroc, Olfa Ounis contribue à la signature du contrat pour la réalisation du passeport biométrique. « Depuis 2010, plus de 5 millions de passeports ont été déployés sur le territoire marocain », souligne la Dg de Gemalto Sécurité Maroc, qui précise que le projet a bénéficié de l’expertise locale. En sus du passeport biométrique, Gemalto fournit, depuis 2011, le permis de conduire et la carte grise électroniques. Au Burkina Faso, au Bénin et au Gabon, c’est une solution pour l’enrôlement électoral qui est déployée, et en Tunisie, l’opérateur a conçu les cartes d’identité. « Nos équipes d’ingénieurs proposent des solutions clé en main, qui sont développées de bout en bout, depuis la conception de documents sécurisés et de solutions d’identité numérique, jusqu’à leur déploiement », explique Olfa Ounis.
Programmes gouvernementaux
A l’interface entre l’Europe et l’Afrique, le Maroc joue la carte de l’intégration africaine et se positionne en hub dans la sous-région. Olfa Ounis contribue à ce challenge, en prenant part au déploiement de solutions et services performants et sécurisés, tant au Maghreb qu’en Afrique subsaharienne. A 50 ans, la dirigeante de Gemalto entend ainsi favoriser l’implémentation, in extenso, de projets numériques alliant sécurité, fiabilité et transparence. « Mon objectif est faire monter en puissance la filiale Gemalto Maroc en proposant des solutions de services et de software pour l’Afrique francophone, et au-delà ». Au Ghana, par exemple, où l’opérateur néerlandais est chargé de l’intégration d’une solution de gestion électronique des visas et des contrôles aux frontières. Et en Afrique du Sud, où après la personnalisation des cartes bancaires et des cartes SIM, c’est à présent le logiciel embarqué sécurisé de Gemalto qui a été retenu par les autorités sud-africaines pour protéger les données personnelles contenues dans le microprocesseur de la carte d’identité électronique.
Expertise marocaine
Ancré dans le territoire marocain depuis 2012, Gemalto soutient le développement de solutions et de documents sécurisées et accompagne le plan Maroc numérique 2013. La filiale marocaine du groupe, qui s’est implantée sur le territoire chérifien pour renforcer ses activités en Afrique du Nord, a créé en ce sens un pôle d’expertise sur le Technopolis de Rabat. Il s’est constitué autour d’une équipe pluridisciplinaire d’une vingtaine d’opérateurs. « Ici au Maroc, nous trouvons des ingénieurs seniors de haut niveau, ainsi que de jeunes diplômés des universités à qui nous offrons l’opportunité de travailler au sein de nos équipes. Pour ces derniers, nous avons développé un programme sur la cryptographie, avec l’Institut national des postes et des télécommunications, et pouvons ainsi nous adjoindre de nouvelles compétences », confie Olfa Ounis.