Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

  • : VERONIQUE NARAME - JOURNALISTE
  • : Journaliste Contact : veronique.narame@free.fr | Twitter : @veroniquenarame
  • Contact

LE CHOIX DE LA REDACTION

 

 

ALTERNATIVES INTERNATIONALES  n° 067

Juin 2015

       Boko Haram épuise le Cameroun

Par Véronique Narame
A Maroua et Minawao
 
couverture
                  

Depuis un an, le Cameroun fait face aux assauts meurtriers de la secte nigériane Boko Haram. Et contribue, depuis 2013, à l'accueil sur son territoire de 40 000 réfugiés nigérians dans le camp de Minawao.

 

Lire la suite.

Recherche

LE CHOIX DES INTERNAUTES

JUIN 2015

Algérie / Industrie électrique et électronique : Moderniser et restructurer

Algérie  / Maritime : L'Algérie combine mer et terre

Côte d'Ivoire / Socitech Groupe : Contribuer à la digitalisation de l'Afrique

Burkina Faso / Sibiri François Yaméogo, Styliste Modéliste

Algérie / Photo reportage au Salon international du livre d'Alger

Burkina Faso / Des infrastructures performantes pour l'industrie

 

 

16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 19:35


Alger, Capitale Méditerranéenne au long cours

 

Paru dans Arabies, Mensuel du monde arabe et de la francophonie - Mars 2010

 

 

La concorde civile à présent restaurée, Alger affiche ses nouvelles ambitions de métropole méditerranéenne, avec des projets de qualité qui visent à la mise en synergie d’actions économiques, sociales et culturelles pérennes.

 

  Alger la grande poste     Alger-port-et-chemin-fer-2.jpg     Alger-Zirout-Youcef.jpg     Algerie-027.jpg      

 

Ville fondamentalement capitale au sein de l’espace méditerranéen, Alger soutient la cadence pour honorer le calendrier de sa remise en mouvement. Ici, c’est le métro dont on annonce le fonctionnement. Là, un quartier d’affaires dont les fondations sortent de terre. Ailleurs, une faculté de médecine et un opéra. Et plus loin encore reverdissent les espaces verts et sont livrés des programmes de logements. Partout se profilent les contours de la métamorphose de la capitale algérienne.

Dans une interview accordée à El-Djazaïr.com, Mohamed Kebir Addou, wali d’Alger, présentait à cette enseigne, en mai dernier, les grandes lignes de la stratégie de développement urbain telles que définies. « Il s’agit d’une œuvre de longue haleine. Nous la concevons plus comme un marathon que comme un big-bang. Nous l’avons donc mise en œuvre sous l’impulsion déterminante du président de la République et du ministre d’Etat chargé de l’intérieur et des collectivités locales, en fixant des objectifs clairs programmés dans le temps pour donner à Alger un rayonnement national et international. » Pour cela, ont été définis des plans stratégiques quinquennaux qui s’articulent en quatre périodes, la première de 2009 à 2014, et la dernière s’achevant en 2029.

Les effets positifs de cette politique sont d’ores et déjà manifestes. A l’entrée du port, les navires attestent de l'attractivité d’Alger, véritable hub à destination duquel les fournisseurs du monde entier acheminent leurs marchandises. L’image est saisissante et renseigne sur l’intensité de l’activité dans la capitale. En provenance de Turquie, de Chine, ou d’ailleurs, les porte-conteneurs attendent pour accoster. Pour accompagner cet extraordinaire essor, la ville redouble d’ardeur afin de transformer parallèlement sa physionomie. Avec tout d’abord « Alger Medina », un complexe de 75 hectares situé sur sa baie. Il sera constitué d’un centre d'affaires dédié au tertiaire mais également d’un espace commercial, d’un parc aquatique et du port de plaisance « Marina Bay ». L’opération menée par le Groupe DAHLI est estimée à 2,5 milliards d'euros et comprend en sus des équipements hôteliers. Autre projet d’envergure, à 15 kilomètres à l’Est, « Bab Ezzouar City », destiné aux activités du secteur tertiaire. L’intention affichée par le pilote de l’opération, l’Agence de gestion et de régulation urbaine de la wilaya d’Alger, est de créer des interactions entre l’industrie, la recherche et la sphère financière. L’ensemble comprendra à terme 1,5 millions de mètres carrés de bureaux ainsi que des équipements de loisirs, des commerces, des hôtels et des infrastructures destinées à l’organisation de congrès et de séminaires. Le site a déjà été investi par des entreprises qui ont démarré leurs travaux d’installation de sièges sociaux. Parmi elles, Algérie Poste, Mobilis et Maghreb CMA/CGM. Trust Real Estate aménage pour ce qui le concerne son complexe immobilier et la Sarl ABC, sa tour d’affaires. La SCCA, Société des centres commerciaux d’Algérie, installe son pôle commercial. Quant à l’Hôtel Ibis, il est déjà fonctionnel, avec pour le moment un effectif de près de 1700 employés. Ont également prévu de s’installer dans ce quartier d’affaires situé à proximité de l’aéroport les compagnies Air Algérie et Aigle Azur ainsi que l'Entreprise de gestion des services aéroportuaires (EGSA). Tout comme des banques nationales (BNA, BEA, CPA), BNP Paribas et le groupe COSIDER. Enfin, Sonatrach Commercialisation, le groupe Dorsch Afrique et de KPGM devraient de la même manière prochainement s’implanter.

 

Si l’activité économique est bien légitimement au cœur des préoccupations, l’amélioration du cadre de vie des habitants d’Alger mobilise de la même manière toutes les attentions. La capitale se réapproprie ainsi ses espaces verts et de loisirs. Avec tout d’abord le jardin botanique d’El Hamma créé en 1832, qui a fait l’objet de conséquents travaux d’embellissement. Sur une trentaine d’hectares, palmiers, ficus, bambous et autre végétaux tropicaux déploient leur ramage à proximité d’un zoo qui compte parmi ses pensionnaires un ours brun, un lion et un alligator centenaire. Les promeneurs peuvent également apprécier le jardin anglais où fut tourné en 1932 le film « Tarzan ». Et pour accroître encore davantage le patrimoine naturel, le Parc Dounya est promis aux Algérois. Le coût de cette ceinture verte de 670 hectares dont la réalisation a été confié à Emirates International Investment Company (EIIC) atteint les  3,5 milliards d'euros. Depuis de nombreuses années aussi, l’Etat s’est engagé en faveur de l’amélioration de la distribution et de la qualité de l’eau, via la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger, une entité managée par Suez environnement. A ce jour, plus de 97% de la population dispose d’un produit conforme aux standards internationaux. Et l’assainissement suit la même progression, avec l’objectif  de traitement de 70% des eaux usées d’ici à 2012, grâce à la réhabilitation de cinq stations d’épuration.

 

Bien d’autres opérations de restructuration de la mythique capitale sont de même programmées par la wilaya d’Alger. L’intention est de requalifier esthétiquement l’ensemble urbain et d’en assurer son bon fonctionnement intra et extra-muros. Cela concerne bien évidemment le centre historique, l’emblématique Casbah. Pour sauvegarder ce patrimoine universel classé par l’Unesco, en 1992, un plan de mise en valeur a été impulsé. Il s’attache à la remise en lumière et la restauration de vieilles bâtisses et de palais. Des aménagements plus contemporains, au bas des pentes de cette citadelle, sur la place des Martyrs, sont également orchestrés, tout comme la création d’un centre commercial et de loisirs, sur le quai de la Pêcherie.  

De même, les nombreux quartiers de la capitale dont la population a été multipliée par dix en cinquante ans -et qui ont de surcroît tragiquement essuyé une inondation (Bab El Oued en 2001) et un séisme en 2003- sont en cours de restructuration. Sur le plan de l’habitat, les pouvoirs publics soutiennent leurs efforts pour construire 6000 nouveaux logements avant 2010. L’exigence est de fournir des appartements collectifs de qualité aux normes parasismiques, dotés de parties communes (espaces verts et aires de jeux pour enfants) favorisant le bien être et la convivialité.

La wilaya engage simultanément une vaste opération de réhabilitation du bâti et des espaces publics. Les travaux ont démarré  boulevard du 1er novembre et sur le front de mer, tandis qu’ils vont se poursuivre sur le périmètre du square Port Saïd.

A cela s’ajoutent des projets d’envergure, telle la construction des facultés de médecine et de droit, du lycée international, ainsi que de deux nouveaux stades. S’agissant du schéma de circulation, là aussi s’organise sa reconfiguration, via une refonte en profondeur de l’organisation logistique de la capitale. Des infrastructures routières supplémentaires ont été créées pour désengorger le centre urbain (rocade sud, dédoublement de routes, voies d’évitement, trémies…), ainsi que de nouveaux itinéraires qui assurent la desserte des quartiers périphériques. A noter enfin sur ce chapitre que le système de signalisation et de régulation des flux de circulation va être totalement repensé. Parallèlement, les transports collectifs sont développés. Les trains de banlieues seront prochainement en capacité de transporter 200.000 voyageurs/jour tandis que le tramway circulera pour sa part à partir de 2011. Quant au métro, sa livraison est attendue. « Longtemps considéré comme "une légende urbaine", il est pratiquement achevé » confirme Amar Tou, Ministre des Transports, qui ajoute : « Cette réalisation constitue une illustration importante de la stratégie du Ministère des Transports qui diligente une politique de réhabilitation du transport urbain tant à Alger que dans les autres grandes villes du pays. »

 

La magistrale restructuration de la première ville d’Algérie s’accompagne comme il se doit d’un investissement conséquent en matière d’équipements collectifs (avec entre autre 34 nouvelles crèches), et d’établissements destinés à la culture et aux loisirs. A cette enseigne, seront réalisés un opéra et une salle de spectacles de grande capacité. Et sont attendus des cinémas multiplexes, des bibliothèques, une Cité du cheval, un aquarium et un palais des sports. Nul doute que cela favorisera par voie de conséquence la relance du tourisme dont on perçoit déjà les effets grâce aux efforts déployés par le Ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Environnement et du Tourisme. Sont de la sorte mis en exergue les monuments référant à l’histoire du pays ainsi que les musées (dont le musée national maritime en cours de réalisation) et autres circuits de découverte. Alger, point nodal en direction duquel convergent les influences culturelles les plus diverses, a en effet de quoi captiver. A fortiori avec la réappropriation du front de mer et de ses plages.


Assurément, Alger est une capitale déterminée à écrire en lettres blanche et or sa destinée sur l’autel de la Méditerranée.

 

   Alger lever de soleil sur la baie    201 0174    Baie Alger                       

 

Partager cet article
Repost0

commentaires