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  • : VERONIQUE NARAME - JOURNALISTE
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LE CHOIX DE LA REDACTION

 

 

ALTERNATIVES INTERNATIONALES  n° 067

Juin 2015

       Boko Haram épuise le Cameroun

Par Véronique Narame
A Maroua et Minawao
 
couverture
                  

Depuis un an, le Cameroun fait face aux assauts meurtriers de la secte nigériane Boko Haram. Et contribue, depuis 2013, à l'accueil sur son territoire de 40 000 réfugiés nigérians dans le camp de Minawao.

 

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LE CHOIX DES INTERNAUTES

JUIN 2015

Algérie / Industrie électrique et électronique : Moderniser et restructurer

Algérie  / Maritime : L'Algérie combine mer et terre

Côte d'Ivoire / Socitech Groupe : Contribuer à la digitalisation de l'Afrique

Burkina Faso / Sibiri François Yaméogo, Styliste Modéliste

Algérie / Photo reportage au Salon international du livre d'Alger

Burkina Faso / Des infrastructures performantes pour l'industrie

 

 

24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 16:31

 

L’Algérie combine mer et terre

 

Paru dans Jeune Afrique – Du 16 au 22 octobre 2011

 

Algerie-02-Julliet-041.jpgLe pays s’apprête à réaliser des plateformes logistiques connectées au rail et à la route, dans le but d’accroître la compétitivité de ses équipements portuaires. Ces projets suffiront-ils à fluidifier le trafic ?

 

Avec plus de 1 200 km de côtes, l’Algérie ne manque pas de débouchés maritimes pour le transport de marchandises. D’est en ouest, d’Annaba à Ghazaouet, ses dix ports de commerce ont assuré l’importation et l’exportation, en 2010, de plus de 117 millions de tonnes de produits divers. Objectifs à présent recherché : faciliter la desserte de tout le pays et réduire coûts et délais de livraison, via des plateformes logistiques faisant office d’interfaces entre les transports maritime et terrestre.

Pour fluidifier le trafic en amont et en aval des ports, les pouvoirs publics ont annoncé cet été  la réalisation, dans les mois à venir, de plusieurs pôles multimodaux, à Alger, Annaba, Arzew, Béjaia, Djen-Djen, Ghazaouet, Mostaganem, Oran, Skikda et Ténès. Ces plateformes mises en œuvre par la Société de gestion des participations des ports (SGP/Sogeports), fonctionneront en combiné avec le rail et la route - elles seront notamment connectées à l’autoroute Est-Ouest et à la route transsaharienne -, voire avec le transport aérien. L’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif) a de son côté contracté avec la firme autrichienne Kapsch CarrierCom pour le développement d’un système GSM-R (Système global de communication mobile pour les voies ferrées).

 

Délester la capitale. Si ce projet titanesque avait déjà été annoncé en 2008 avant d’être mis en sommeil, Djihade Belamri, PDG du Bureau d’études européen (BEE, une société d’ingénierie industrielle active en Algérie et en France), est optimiste. Il salue l’initiative, qui permettra, dans un futur proche, l’exportation des ressources minières et agricoles, en sus des hydrocarbures. « Le pays détient tous les atouts pour accueillir deux ou trois ports à dimension euro-méditerranéenne et recevoir des bateaux de 30 000 t. C’est l’objectif logiquement poursuivi par le gouvernement pour Skikda et Djen-Djen ».

Pour Djihade Belamri, ces projets vont permettre à ses clients algériens d’accroître leurs potentialités à l’exportation. « Le port d’Alger est à saturation. Les bateaux attendent, les camions aussi. Bejaïa permettra de délester le port algérois, de même que Djen-Djen, qui est sous-utilisé. Il faudra toutefois établir un service de navettes maritimes entre les villes portuaires pour optimiser la circulation. » 

 

Gestion des stocks. Mais si la création de plateformes multimodales est bien accueillie par la profession, d’aucuns pensent qu’elle ne résoudra pas tout. Un expert algérien en logistique internationale explique que de tels arrière-ports sont généralement nécessaires lorsque le trafic est trop important pour la surface de stockage d’une port « efficace », c’est-à-dire un port où les marchandises sont dédouanées et enlevées dans les trois ou quatre jours. Tel n’est visiblement pas le cas en Algérie où le problème, selon cet expert, ne réside pas dans la capacité des infrastructures mais dans la gestion des stocks. Aussi, préconise-t-il en préalable l’adoption d’une réglementation coordonnée entre tous les opérateurs. Il recommande aussi de régler le problème de la bureaucratie - notamment bancaire et douanière -, en informatisant les procédures, et de lutter plus efficacement contre la corruption.

« Si toutes ces conditions sont réunies, et que les transporteurs maritimes et les organismes portuaires redoublent d’efficacité, alors les marchandises conteneurisées ne stationneront plus au port ou à l’arrière-port, et le dédouanement se fera avant le débarquement. Le transit sera immédiat et les contrôles pourront s’effectuer a posteriori dans les  entrepôts des opérateurs », conclut-il.

 

 


Quelques pôles multimodaux en projet

 

Oran et Arzew

1/ Un protocole d'accord a été signé entre Rail logistic (filiale de la Société nationale des transports100_0858-bis-copie-1.jpg ferroviaires) et les deux entreprises portuaire d’Oran et d’Arzew. Une société spécialisée dans le transport de conteneurs est en cours de constitution. Elle sera située près de l’aéroport d’Es Senia, à seulement une dizaine de kilomètres du port d’Oran, et à proximité de la voie ferrée qui file vers Alger. Elle sera aussi connecté à la nouvelle autoroute est-ouest et permettra de délester le port d’Arzew. Celui-ci est considérée comme un maillon essentiel dans la chaine des transports, avec 54 millions tonnes de marchandises traitées en 2010, dont plus de 99% d’hydrocarbures.

 

Bejaïa

2/ Troisième port du pays en volume de marchandises traitées, c’est l’un des trois points de transit des hydrocarbures, avec Skikda et Arzew. Il a engagé des démarches pour l’acquisition de terrains destinés à l’aménagement de ports logistiques : les dossiers concernant le site d’Ighil Ouberouak et de Tixter (Bordj Bou Arréridj) ont été soumis, pour examen, à l’Agence nationale de développement de l’investissement (Andi). L’Entreprise portuaire de Bejaïa et Bejaïa Mediterranean Terminal, le terminal à conteneurs créé en partenariat avec le singapourien Portek Systems and Equipment, seront bénéficiaires de ces installations. Une partie du trafic d’Alger non conteneurisé sera transbordée – via les bases logistiques - vers Bejaïa. Le concessionnaire émirati Dubaï Ports World, chargé du développement d’Alger depuis 2009, prévoit l’extension du réseau ferrée entre le port de Bejaïa et celui d’Alger.

 

Djen-Djen

3/ L’Entreprise portuaire de Djen-Djen, positionnée pour figurer parmi les principaux terminaux de transbordement de conteneurs en Méditerranée, a programmé son port sec en interconnexion aux réseaux autoroutier et ferroviaire. Une étude d’impact a été commanditée en ce sens, en juillet,  et le lancement des travaux est annoncé pour 2012.

 

Annaba et Skikda

4/ La Société de transport intermodal de marchandises (Stim, filiale de la Société nationale des transports ferroviaires), qui a signé en mai un protocole d’accord avec les ports d’Annaba et Skikda, assure que « tout va aller très vite pour une mise en service potentielle dès janvier 2012 ». De fait, le site de la gare de triage d’Annaba, à 7 km du port, a d’ores et déjà été retenu pour l’aménagement de cette base logistique connectée à Constantine, ville industrielle d’importance située à 150 km. Skikda, deuxième port du pays, prévoit la mise en exploitation d’une plateforme extra-portuaire, desservant l’hinterland et le sud-est, qui pourra traiter 130 000 conteneurs par an.

 


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