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  • : VERONIQUE NARAME - JOURNALISTE
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LE CHOIX DE LA REDACTION

 

 

ALTERNATIVES INTERNATIONALES  n° 067

Juin 2015

       Boko Haram épuise le Cameroun

Par Véronique Narame
A Maroua et Minawao
 
couverture
                  

Depuis un an, le Cameroun fait face aux assauts meurtriers de la secte nigériane Boko Haram. Et contribue, depuis 2013, à l'accueil sur son territoire de 40 000 réfugiés nigérians dans le camp de Minawao.

 

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LE CHOIX DES INTERNAUTES

JUIN 2015

Algérie / Industrie électrique et électronique : Moderniser et restructurer

Algérie  / Maritime : L'Algérie combine mer et terre

Côte d'Ivoire / Socitech Groupe : Contribuer à la digitalisation de l'Afrique

Burkina Faso / Sibiri François Yaméogo, Styliste Modéliste

Algérie / Photo reportage au Salon international du livre d'Alger

Burkina Faso / Des infrastructures performantes pour l'industrie

 

 

24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 08:36

Burkina Faso. Panorama des Partenariats

techniques et financiers au

 

Paru dans African Banker - Juillet-Août-Septembre 2011

 

Les bailleurs de fonds interviennent sur la place burkinabé pour soutenir son essor. Qui sont-ils ? Que font-ils ? Selon quels mécanismes et sous quelles conditions octroient-ils leur aide au financement ? Enquête.

 

arton726Massivement présents au Burkina Faso, les bailleurs de fonds soutiennent des projets dans de nombreux domaines. L’aide au développement concerne la finance rurale, les industries extractives, la construction d’infrastructures de transport, le développement du tourisme, l’accès à l’énergie, l’enseignement de base, la santé…

En 2007, le ministère burkinabé de l’Economie et des finances indiquait que les flux d’aide étaient allés crescendo depuis 1960, passant de 2,947 milliards F.CFA à environ 345 milliards F.CFA en 2005. Une cinquantaine de donateurs interviennent en appui à plus de 500 projets ou programmes par an. Le rapport ministériel précise encore qu’au cours des dix dernières années (1997-2007), le pays a reçu en moyenne 400 millions dollars par an des Etats-Unis (soit environ 230 milliards F.CFA) et que l’appui de la communauté internationale a été principalement destiné aux investissements publics. Au total, l’aide extérieure finance 85% du budget d’investissement de l’Etat.  

Les Etats partenaires techniques et financiers (PTF) intervenant au Burkina Faso sont européens (Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Suède, Suisse). Les Etats Unis, le Canada, Cuba et le Maroc accompagnent également le développement du « pays des hommes intègres », ainsi que la République de Chine (Taiwan). Cette dernière est le quatrième partenaire bilatéral après la France, les Pays-Bas et l’Allemagne. En 2011, Taiwan va allouer 24 milliards F.CFA répartis entre plusieurs secteurs dont l’agriculture avec la mise en œuvre du projet d’aménagement sur cinq ans de 7 500 hectares destinés à la filière rizicole. 

Des PTF multilatéraux agissent parallèlement en soutien au développement. Parmi eux, la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale, la Banque ouest africaine de développement (BOAD), le Fonds monétaire international (FMI). Le système des Nations Unies (SNU) est représenté via le Plan cadre des Nations Unies pour l'aide au développement (Undaf). Il dispose de plusieurs agences : le Programme des Nations-unies pour le développement (PNUD), la FAO (Food and agriculture organization of the United Nations), ONU-Habitat, ONUSida et l’Unicef. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) est aussi membre du dispositif onusien tout comme le Programme alimentaire mondial (PAM).

 

Soutien au développement économique et au capital humain

Pour la période 2011-2015, l’Undaf estime que s’agissant du développement du capital humain, des infrastructures, de la promotion de la gouvernance et du développement local, le montant requis est de 262 millions $, auquel s’ajoutent 31 millions $ pour améliorer le système de gouvernance, la participation citoyenne et la décentralisation.  

La Banque d'investissement et de développement (BIDC), bras financier de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), apporte aussi sa contribution. En 2010, elle a accordé au gouvernement un prêt de 7,2 milliards F.CFA pour soutenir l’industrie de transformation agroalimentaire. Dans le domaine minier, un panel de partenaires, au nombre desquels l’ambassade de France et le PNUD, finance l’Initiative pour la transparence des industries extractives du Burkina Faso (ITIE-BF). La Banque mondiale (BM), qui a été le principal bailleur de fonds des activités techniques de l’ITIE-BF en 2009, est également partie prenante d’autres projets. En 2010, elle a fourni 90 millions dollars en soutien aux secteurs de l’agriculture, de l’éducation, de la santé et de l’énergie. Un programme de promotion du commerce extérieur a notamment été mis en œuvre. Il comporte un Projet d’appui aux filières agro-sylvo-pastorales (PAfasp) et un autre à la production du coton biologique. L’Association internationale de développement (IDA), qui dépend de la BM, accompagne des projets d’accès à l’eau potable, en lien avec l’Office national de l'eau et de l'assainissement (ONEA). IDA appuie aussi le programme pour l’éducation de base. En mars, c’est à un accord de don d’un montant de 45 millions dollars auquel l’institution a souscrit. A même période, la Société financière internationale (SFI), également membre de la BM, a alloué 300 millions F.CFA à la Banque de l’habitat du Burkina Faso (BHBF) pour améliorer l’accès au financement du logement.

La Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea) a signé l’année dernière un accord de prêt de 10 millions $ avec l’Etat burkinabé pour financer la construction du centre hospitalier de Ziniaré. Il est remboursable sur une période de 30 ans, avec un taux d’intérêt annuel de 1%. En mai dernier, une nouvelle enveloppe de 10 millions $s à été accordée par la Badea pour financer le tronçon de route Ouahigouya-Thio-frontière du Mali.

Le Fond africain de développement (FAD) a approuvé en 2010 une aide de 39,5 millions $ au gouvernement. Elle comprend 14,8 millions de dons et 24,7 millions de prêts. Ces fonds sont destinés à financer un Programme d'appui à la stratégie de réduction de la pauvreté (Pasrp-V). La Banque africaine de développement (BAD) a mis à disposition une ligne de crédit dédiée au renforcement des infrastructures électriques et à l’extension de l’électrification rurale. Quant à la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), elle a octroyé 2,5 milliards F.CFA à la société sucrière SN-Sosuco pour la réhabilitation de ses capacités de production. Au total, la BOAD s’est engagée à hauteur de 56,1 milliards F.CFA au titre du financement du secteur privé au Burkina Faso.

Plus récemment, en mai, l’Union européenne a signé des contrats de subvention de plus de 5 milliards F.CFA pour l’accès à l’énergie dans les zones rurales. L’Agence française de développement (AFD) a fait de même en subventionnant à hauteur de 21 milliards de F.CFA la Société nationale burkinabé d’électricité (Sonabel). La Banque islamique de développement (BID) finance le développement de l’enseignement de base. 5 680 millions F.CFA ont été mobilisés à cet effet à la fin du 1er trimestre de cette année. 4 925 millions F.CFA sont remboursables en 18 ans avec un différé de 7 ans, et 755 millions F.CFA en 20 ans, avec un différé de 10 ans. Un second financement d’un montant de 22,5 milliards F.CFA provient d’IDA, filiale de la BM, qui contribue de la même manière au développement du capital humain.

 

Aide sous conditions

L’aide financière des PTF peut être octroyée sous forme de prêts sans intérêts, de prêts à taux bonifiés ou encore de dons. Dans le cas d’emprunts, ils sont graduellement remboursés. Mais cela n’est pas toujours possible lorsque les conditions climatiques ne sont pas favorables, que les cours du coton ou de l’or se détériorent ou encore que les effets de la crise ivoirienne rejaillissent sur le territoire burkinabé, par exemple. La charge de l’endettement n’est plus gérable. La Banque mondiale et le FMI ont alors mis en place, depuis 1996, l’initiative Pays pauvres très endettés (PPTE), à laquelle a pris part le Club de Paris, un autre bailleur de fonds. Il est intervenu au Burkina Faso avec le FMI au titre de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC), en procédant à une réduction des dettes.

L’initiative PPTE a été complétée, en 2005, par l'Initiative d'allègement de la dette multilatérale (IADM), laquelle concerne les dettes admissibles par trois institutions multilatérales (FMI, Banque mondiale et le Fonds africain de développement) pour les pays – dont le Burkina Faso - parvenus au bout du processus de l'initiative PPTE. Cette réduction de la dette est soumise à conditions. Les bénéficiaires s’engagent à réduire la pauvreté par des réformes et une politique économique avisée, et « à établir de bons antécédents au fil du temps ».

En mai, au lendemain de la crise sociopolitique qui a secoué le pays, l’ambassadeur chef de la délégation de l’Union européenne au Burkina Faso, Amos Tincani, a ainsi rappelé que l’Europe avait déboursé 210 milliards de F.CFA, en 2010, ce qui correspondait à 19% du budget annuel de l’Etat burkinabé. Il a alors estimé que les Etats partenaires avaient besoin de connaître la portée et les implications financières des mesures salariales, d’allègements fiscaux et autres qui avaient été décidées par les autorités. « Ces concessions pourraient avoir des répercussions importantes sur l’équilibre macroéconomique et les résultats financiers en 2011 », a-t-il précisé. 


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commentaires

M
je souhaite avoir des relations avec un partenaire pour m'appuyer dans l'installation et la gestion d'un site maraicher à kongoussi province du Bam de 3ha
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