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  • : VERONIQUE NARAME - JOURNALISTE
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LE CHOIX DE LA REDACTION

 

 

ALTERNATIVES INTERNATIONALES  n° 067

Juin 2015

       Boko Haram épuise le Cameroun

Par Véronique Narame
A Maroua et Minawao
 
couverture
                  

Depuis un an, le Cameroun fait face aux assauts meurtriers de la secte nigériane Boko Haram. Et contribue, depuis 2013, à l'accueil sur son territoire de 40 000 réfugiés nigérians dans le camp de Minawao.

 

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LE CHOIX DES INTERNAUTES

JUIN 2015

Algérie / Industrie électrique et électronique : Moderniser et restructurer

Algérie  / Maritime : L'Algérie combine mer et terre

Côte d'Ivoire / Socitech Groupe : Contribuer à la digitalisation de l'Afrique

Burkina Faso / Sibiri François Yaméogo, Styliste Modéliste

Algérie / Photo reportage au Salon international du livre d'Alger

Burkina Faso / Des infrastructures performantes pour l'industrie

 

 

14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 05:35

 

Expansion de la microfinance

 

Paru dans African Banker - Avril-Mai-Juin 2011 

 

recettes-3cf83.jpgLe Réseau des Caisses populaires du Burkina (RCPB), leader dans le secteur de la microfinance au Burkina Faso, est l’un des plus anciens réseaux mutualistes d’Afrique de l’Ouest.

 

 

Le Réseau des Caisses populaires du Burkina Faso (RCPB) participe d’une manière conséquente au soutien de l’économie du pays. Sa mission consiste à collecter l’épargne de ses adhérents et à la rétrocéder sous forme de crédits octroyés pour le financement d’activités. C’est en 1972 qu’est apparu sur la place financière burkinabé le RCPB, inspiré de l’expérience des crédits unions qu’expérimentés, à même époque, au Ghana.

Les premières caisses populaires ont été créées en milieu rural avec l’appui de Développement international Desjardins (DID) du Canada. Et depuis, leur nombre ne cesse d’augmenter. « Le Réseau des Caisses populaires du Burkina constitue aujourd’hui un grand maillon du secteur de la micro finance au Burkina Faso, et a le privilège d’être le plus ancien et le mieux implanté sur le territoire », confirment les opérateurs de cet établissement.

Le principe de fonctionnement de ce produit financier est simple. Il consiste à mobiliser l’épargne locale, qui permet le développement d’entreprises coopératives et, par extension, de crédits fiables et rentables, adaptés à la clientèle. L’administration et la gestion des fonds s’effectuent selon les règles et principes coopératifs, et s’organisent autour du réseau qui est structuré en trois niveaux. Il comprend les Caisses populaires (CP), guichets permettant au public d’effectuer ses opérations financières, les Unions régionales (UR) qui fédèrent ces entités à l’échelle des régions et la Fédération des Caisses populaires du Burkina (FCPB) qui coordonne l’ensemble au plan national.

 

Des offres variées

Les offres de cette institution de micro finance de proximité s’adressent aux personnes qui ont difficilement accès aux services financiers conventionnels, mais qui souhaitent décider de leurs projets. Commerçants, agriculteurs, artisans, fonctionnaires et salariés du secteur privé, entrepreneurs, associations… les usagers des Caisses populaires constituent une épargne via des comptes de dépôts à vue et des dépôts à terme rémunérés.

Trois types de plan d’épargne leurs sont proposés : l’épargne nantie qui est utilisée comme garantie pour les prêts ; l’épargne volontaire qui permet aux membres d’accéder à une avance sur salaire et l’épargne à objectif  destinée à divers projets (logement, soins de santé...).

Différentes offres de crédits sont accessibles afin de financer des achats personnels ou communautaires, d’acquérir du matériel, du bétail, de financer des équipements, d’acheter des intrants… D’autres formules sont destinées aux femmes de milieu rural, et leur fournissent l’occasion d’exercer des activités génératrices de revenus. Elles se regroupent et constituent alors des Caisses villageoises.

Le conseil fournit en matière d’épargne permet de moderniser l’appareil productif. « Dès que les groupements de producteurs de cotons seront bancarisés et que les producteurs eux-mêmes auront un compte au niveau des réseaux des Caisses populaires ou ailleurs, l’utilisation de ces revenus seront mieux sécurisés », atteste Georges Yaméogo, directeur de la production cotonnière de la Sofitex. Les produits sont adaptés aux besoins de tous les publics : entrepreneurs, membres de corporations de métiers (tisseuses, soudeurs…)… Un crédit programme concerne le financement de campagnes agricoles telles que celles des filières coton et riz. Pour la riziculture, la part de crédit accordée est d’ailleurs particulièrement importante. Il en est de même du crédit stockage vivrier, qui permet d’utiliser des stocks vivriers comme garanties pour l’obtention de lignes de financement. Ce procédé est expérimenté dans plusieurs entités du RCPB.

Le Créd’art est destiné à l’amorçage de projets des jeunes artisans du bâtiment, du textile, de la mode, des soinsbazin-8f776.jpg et de la beauté… Un régime de prévoyance crédit existe également, offrant une couverture à ses adhérents et à leurs ayants droit, ainsi que des services financiers classiques (virements, ordres de paiement, transfert d’argent…).

 

Réduire la pauvreté

Le RCPB a participé à la mise en place, en 2004, d’un outil de développement du crédit productif destiné aux PME/PMI : le Centre financier aux entrepreneurs - CFE-Alliance -, qui bénéficie également du soutien financier de l’Agence canadienne de développement international (ACDI) et du DID. « Le défi est de travailler à ce que les Caisses populaires soient rentables sans pour autant dévier de la mission sociale qui est de contribuer à la réduction de la pauvreté », précise Daouda Sawadogo, directeur général du RCPB.  Le CFE complète l’offre de services du Réseau au niveau de la clientèle PME/PMI dont le besoin de financement est compris entre 3 et 30 millions F.CFA.

A cela, s’ajoute un programme de renforcement du secteur de la microfinance (Presem) qui densifie les services proposés, au plan national. Il a été impulsé, en 2006, par le gouvernement du Burkina Faso, avec l’assistance technique et financière du Programme des Nations unies pour le développement / Fonds d'Equipement des Nations Unies (PNUD / FENU) qui a contribué au financement sur trois ans du projet à hauteur de 2 525 000 dollars. La Banque Mondiale a pour sa part apporté 300 000 dollars et la Banque Africaine de Développement,  80 000 dollars.

A ce jour, un nombre croissant de personnes profitent des services de la microfinance grâce à l’installation de nouvelles Caisses populaires financées dans le cadre du Presem, en particulier dans la région de l’Est, à la frontière du Bénin et du Niger. A Maticoali, depuis l’inauguration, en 2009, de la Caisse populaire, les statistiques de la FCPB se sont sensiblement améliorées. Le sociétariat a augmenté de 27 % par rapport à décembre 2008 et l’encours de crédits distribués est passé de 369 390 125 F.CFA (environ 877 663 $) à 443 669 872 FCFA (934 000 $). « L’objectif du programme est d’offrir des services de proximité aux populations locales qui n’ont que peu accès à la finance inclusive (crédits, épargne, transferts et micro assurance) », assure le FENU.

Le financement du Presem a aussi concerné un appui aux services centraux pour le renforcement de la transparence financière. C’est la FCPB qui assure la mise en place d’un fonds de crédit de 700 000 $ pour les Caisses construites ou réhabilitées. En 2010, ce sont au total quelque 1 134 000 Burkinabé qui détiennent un compte dans l’une des institutions de microfinance (IMF). Le montant de leurs dépôts équivaut à 78 083 745 381 F.CFA et les encours des crédits à 64 608 687 345 F.CFA.

Ainsi intégré au marché financier, le secteur de la microfinance, qui est organisé autour de l’Association professionnelle des institutions de microfinance au Burkina Faso (APIM-BF), bénéficie d’un cadre politique, légal, réglementaire et fiscal favorable. Et les clients, des services adaptés à leurs besoins financiers.

 

 

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