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  • : VERONIQUE NARAME - JOURNALISTE
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LE CHOIX DE LA REDACTION

 

 

ALTERNATIVES INTERNATIONALES  n° 067

Juin 2015

       Boko Haram épuise le Cameroun

Par Véronique Narame
A Maroua et Minawao
 
couverture
                  

Depuis un an, le Cameroun fait face aux assauts meurtriers de la secte nigériane Boko Haram. Et contribue, depuis 2013, à l'accueil sur son territoire de 40 000 réfugiés nigérians dans le camp de Minawao.

 

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LE CHOIX DES INTERNAUTES

JUIN 2015

Algérie / Industrie électrique et électronique : Moderniser et restructurer

Algérie  / Maritime : L'Algérie combine mer et terre

Côte d'Ivoire / Socitech Groupe : Contribuer à la digitalisation de l'Afrique

Burkina Faso / Sibiri François Yaméogo, Styliste Modéliste

Algérie / Photo reportage au Salon international du livre d'Alger

Burkina Faso / Des infrastructures performantes pour l'industrie

 

 

1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 08:03

 

Côte d'Ivoire-Burkina Faso

 

Fédérer les ressources

Accroître les potentialités

 

La deuxième Conférence au Sommet entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, qui s’est tenue à Ouagadougou, le 18 novembre 2011, inaugure une nouvelle ère de la coopération économique entre les deux pays.

watcompaore17052011.JPGTrois ans après la signature, en 2008, du traité d’amitié et de coopération, Alassane Ouattara et Blaise Compaoré ont défini la feuille de route du partenariat économique entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, en inscrivant à l’ordre du jour la réalisation de nombreux projets. «  Nous avons de grandes ambitions pour les deux pays et pour la sous-région notamment au niveau du Conseil de l’Entente », a déclaré le président ivoirien à son arrivée sur le territoire burkinabè, le 17 novembre. Au nombre des priorités figurent le développement transversal d’infrastructures de transport, du commerce et de l’agriculture, ainsi que l’interconnexion des réseaux électrique, des télécommunications et des TIC. L’axe Yamoussoukro-Ouagadougou va bénéficier de la mutualisation des ressources et des compétences qui opère au moment où la reprise s’annonce en Côte d’Ivoire avec un taux croissance de l’ordre de 8 à 9% en 2012.  

Pour faciliter les échanges, la circulation entre les deux pays va être fluidifiée via des infrastructures de transport plus performantes, avec en premier lieu la réactivation du projet d’autoroute entre Yamoussoukro et Ouagadougou. Le Qatar s’est d’ores et déjà proposé d’accompagner la réalisation des travaux de cette opération qui est programmée depuis 2009, et qui concerne plus largement la desserte de cinq pays - Burkina Faso, Mali, Niger, Bénin et Côte d'Ivoire.

Selon des estimations qui avaient été fournies en 2009, par le ministère de l’Intégration africaine de la Côte d’Ivoire, le coût de la section ivoirienne - soit 700 km - équivalait à 1 500 milliards de FCFA. Les travaux de construction de l’autoroute du Nord avaient du reste été lancés dès 2007, à la faveur d’un prêt de 3,7 milliards de FCFA octroyé par le Fonds saoudien de développement (FSD), lequel avait permis de financer un tronçon sur l’axe Singrobo-Yamoussoukro. La Banque islamique de développement (BID) avait également apporté son soutien, ainsi que le Fonds koweitien pour le développement économique arabe, via une enveloppe d’environ 5,69 milliards de FCFA. En décembre dernier, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a attribué une ligne de financement pour la réalisation des études de faisabilité du prolongement du tronçon Yamoussoukro-Bouaké (110 km).

Côté burkinabè, le projet est au stade de l’étude et devrait débuter en 2015. La jonction entre Ouagadougou et Bobo Dioulasso, soit 400 km, serait alors réalisée à l’horizon 2020-2022, puis dans un deuxième temps, la connexion sur 200 kilomètres jusqu’à la frontière ivoirienne (Banfora-Niangoloko). L’autoroute est bien évidemment attendue et facilitera la circulation des personnes et les échanges commerciaux entre ces deux pays où les mouvements de population sont importants. Trois millions de burkinabè résident en effet en Côte d’Ivoire.

Le transport ferroviaire doit bénéficier des mêmes investissements. « Les deux chefs d’Etat ont décidé de procéder à la réhabilitation du chemin de fer Abidjan-Ouagadougou et de se mettre en rapport avec le gouvernement nigérien en vue de son prolongement jusqu’à Niamey », a précisé le gouvernement burkinabè. Une nouvelle ligne - conforme aux normes internationales - est à l’ordre du jour. L’enjeu est important. C’est par le réseau ferré qu’étaient traditionnellement transportés les marchandises (0,9 millions de tonnes par an de coton, carburant, engrais, produits maraîchers et d’élevage…) autant que les passagers (400 000 personnes selon les estimations fournies par le concessionnaire Sitarail, filiale de Bolloré Africa), avant la crise en Côte d’Ivoire. L’embargo de l’Union européenne sur les deux ports ivoiriens avait contraint les autorités burkinabè à dévier l’itinéraire vers les ports du Togo, du Ghana et du Bénin, ce qui avait évidemment occasionné des surcoûts.

Tout est à présent mis en œuvre pour accroître l’interconnexion entre les deux pays, et à l’échelle de la sous-région. Le Niger a récemment appelé la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Bénin à investir dans les infrastructures de transport de sorte à intensifier la coopération économique. « Il faut trouver les moyens de prolonger les routes et le chemin de fer qui vont jusqu'à Ouagadougou afin que le Niger puisse soutenir son développement en empruntant ces voies de communication, et que la Côte d'Ivoire accroisse ses activités avec le retour des pays de l’hinterland vers le port d'Abidjan », a déclaré en septembre 2011 Brigi Rafini, Premier ministre du Niger.

 

Vers l’interconnexion

Le commerce des hydrocarbures va bénéficier du resserrement des liens entre les deux pays. A l’heure actuelle, sur 130 milliards de FCFA de fournitures importées de Côte d’Ivoire par le Burkina Faso, 55% sont consacrés aux produits pétroliers (gasoil, super et fuel). Les efforts que déploie la Société nationale d’opérations pétrolières (Petroci) pour atteindre une production de 200 000 barils de brut/jour (contre 50 000 à ce jour), et constituer un hub du commerce des produits pétroliers de la sous-région, devraient alors profiter au « pays des hommes intègres ». 

La locomotive ivoirienne va aussi pourvoir plus massivement - et de manière pérenne - à la fourniture en électricité de son voisin burkinabè, lui évitant ainsi les affres des délestages qu’il a subi durant cette longue période de troubles. Plus largement, la Côte d’Ivoire ambitionne de mettre en œuvre une stratégie de développement du secteur de l’électricité en Afrique de l’Ouest, en commençant par le renforcement de ses capacités au plan de la production énergétique. Adama Toungara, ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie, a annoncé l’acquisition, en 2012, d’une centrale thermique de 100 MW. Il est aussi question de l’augmentation de la puissance de celle fournie par la firme britannique Aggreko, tout comme de la centrale thermique d’Azito. Cet équipement, qui utilise le gaz naturel national, sera alors le plus performant d’Afrique de l’Ouest d’ici à 2013. Et pour assurer un approvisionnement optimal en électricité au plan régional, l’acteur ivoirien souscrit avec plus d’efficience au Système d’échanges d’énergie électrique ouest africain (Eeeoa), une institution de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao).  

La communication fait aussi partie du package des coopérations ivoiro-burkinabè qui vont être encouragées. Qu’il s’agisse des transferts de contenu par l’Internet, la téléphonie, la télévision ou par livraison postale, tout va être mis en œuvre pour faciliter les échanges. Dans le domaine des postes et des télécommunications, la Conférence a réitéré l’engagement des deux Etats à favoriser et à normaliser leurs collaborations.

A même période, les ministres des Télécommunications des Etats membres de la Cedeao se sont d’ailleurs réunis à Yamoussoukro pour envisager la construction d’infrastructures régionales ainsi que d’un marché commun intégré des Télécommunications et des TIC. Il a été question de l’accès aux câbles sous-marins - d’Abidjan, Cotonou et Dakar - par les pays de l’hinterland, et de la réglementation des droits de passage pour la connexion à ces réseaux. Sur cet aspect, des accords bilatéraux sont préconisés. Ils concerneront directement le Burkina Faso qui est relié au câble à fibre optique Sat-3/Wasc/Safe, lequel transite par Abidjan.

Le projet - concerté - de migration vers l’audiovisuel numérique ainsi que le développement des réseaux multimédias sont également programmé, et leur mise en service prévue avant 2015. Au ministère de la Communication de Côte d’Ivoire, le compte à rebours est enclenché, et au Burkina, l’Autorité de régulation des communications électroniques (ARCE) s’est engagée dans une stratégie d’introduction de la Télévision numérique terrestre (TNT) englobant la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB) et les chaines locales.

Dans bien d’autres domaines – agriculture, foncier rural, production minière, culture et tourisme, environnement, éducation, recherche scientifique – les termes de partenariats gagnant-gagnant ont été définis afin que les deux pays aboutissent dans leur volonté réciproque de mutualiser leur richesse pour accélérer le progrès économique et social.


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