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  • : VERONIQUE NARAME - JOURNALISTE
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LE CHOIX DE LA REDACTION

 

 

ALTERNATIVES INTERNATIONALES  n° 067

Juin 2015

       Boko Haram épuise le Cameroun

Par Véronique Narame
A Maroua et Minawao
 
couverture
                  

Depuis un an, le Cameroun fait face aux assauts meurtriers de la secte nigériane Boko Haram. Et contribue, depuis 2013, à l'accueil sur son territoire de 40 000 réfugiés nigérians dans le camp de Minawao.

 

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LE CHOIX DES INTERNAUTES

JUIN 2015

Algérie / Industrie électrique et électronique : Moderniser et restructurer

Algérie  / Maritime : L'Algérie combine mer et terre

Côte d'Ivoire / Socitech Groupe : Contribuer à la digitalisation de l'Afrique

Burkina Faso / Sibiri François Yaméogo, Styliste Modéliste

Algérie / Photo reportage au Salon international du livre d'Alger

Burkina Faso / Des infrastructures performantes pour l'industrie

 

 

9 février 2011 3 09 /02 /février /2011 09:01

 

 

Renouvellement énergétique

 

Paru dans African Business - Février-Mars 2011

  

Pour satisfaire aux besoins énergétiques du pays, la monarchie chérifienne diversifie ses sources d’approvisionnements.

 

Au Maroc, la consommation en énergie électrique a atteint 25016,3 GWh en 2009, enregistrant une progression de 4,2 % par rapport à 2008. Cette augmentation résulte de la hausse de production des industries manufacturières tout comme de l’amélioration de la fourniture en électricité des populations, notamment dans le cadre du Programme d'électrification rurale global (PERG).

La demande a été satisfaite à hauteur de 13 % à partir des énergies renouvelables, 42,2 % ont été fournis par la production d'origine charbon, 13,6 % par celle d'origine fioul, 11,9 % à partir du gaz naturel et 19,3 % par les importations. C’est le charbon et l’éolien qui ont été choisis comme socle de la fourniture d’électricité du Maroc.

L’utilisation des hydrocarbures, notamment comme combustible, représente pour sa part 61 % de la consommation du pays, un taux en constante augmentation dans les secteurs productifs. Le montant de la subvention de l’Etat s’amplifie alors graduellement. De 3,7 milliards dirhams en 2004, la participation des pouvoirs publics était de 26 milliards en 2008. Le gaz butane est à lui seul subventionné à hauteur de 62 %, ainsi que le gasoil utilisé dans les secteurs sensibles tels le transport et l’agriculture. 

Pour diminuer ces dépenses qui pèsent lourdement sur l’économie du pays, le royaume, qui importe 95 % de ses besoins énergétiques, a décidé, en 2008, d’un Plan national d’actions prioritaires dans l’objectif d’atteindre l’équilibre entre l’offre et la demande électriques, à l’horizon 2012.

L’amorce de cette politique volontariste en faveur d’une réduction des coûts des dépenses énergétiques avait eu lieu en 2005. A cette époque, une option avait été prise en faveur de l’optimisation de la ressource gaz naturel. Une centrale à cycle combiné a ainsi été mise en service à Tahaddart, dans la province d’Asilah. Sa consommation annuelle est aujourd’hui de 500 millions de m3 et son approvisionnement en gaz naturel assuré par l'utilisation d'une partie de la redevance perçue sur le passage du gaz algérien vers l'Europe, via le gazoduc Maghreb Europe.

D'autres programmes de ce type ont été lancés en 2008, parmi lesquels la centrale thermo-solaire à cycle combiné de Ain Beni Mathar, qui a été inaugurée en 2010. D'une puissance totale de 472 mégawatts, c’est la première du genre à utiliser le gaz naturel et l'énergie solaire. Elle couvrira 13 % de la consommation électrique du pays. Le projet, d’un coût de 4,6 milliards dirhams, a été financé par l’Office national d’électricité (ONE), la Banque africaine de développement (BAD), l’Instituto de credito official d’Espagne (ICO) et le Fonds mondial pour l’environnement (GEF). Avec ces réalisations, la part de gaz naturel dans la consommation énergétique globale du pays passe à 6 %, alors qu'elle était de 0,3 % jusqu'en 2004.

 

Solaire, éolien, hydraulique

Parc-20140-20MW-20Tanger-208912BR.jpgLors des premières Assises nationales de l’énergie, en 2009, l’adoption de l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables – dont la part dans la consommation devrait atteindre 12 % en 2020 et 20 % en 2030 - ont été hissés au rang de priorités. Un fonds énergétique a été créé, financé en partie par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.

La réalisation de plusieurs projets de production d'électricité à base d'énergies renouvelables est ainsi escomptée dans le but de porter les capacités de production à partir de ces sources à 6000 MW, à l'horizon 2020. Ceci sera possible grâce au Plan solaire marocain de 2000 MW et au Programme intégré de l'énergie éolienne d’une même capacité.

La mise en valeur du potentiel solaire permettra d'économiser annuellement 1 million de tonne équivalent pétrole (TEP) en combustibles et évitera ainsi l'émission de 3,7 millions de tonnes de CO2.

Incontestablement les énergies vertes ont le vent en poupe sur le territoire marocain. L’Office national de l’électricité (ONE) soutient du reste cette orientation par un programme d’équipement dans ce but.

Pour l’heure, plusieurs sites de production d’électricité verte sont opérationnels et d’autres en cours de réalisation. S’agissant de l’éolien, la création d’une filière industrielle est à l’œuvre. Rabat compte en effet multiplier par dix sa capacité actuelle, avec des installations en différents points du pays, au Nord, dans la région de l’Oriental et dans les provinces du Sud. On annonce par exemple la mise en exploitation de champs éoliens à Tétouan (50 MWatt) et Essaouira (60 MWatt), et un projet de parc à Taza (150 MW), pour 2014. A Tarfaya, une station de production, d'une capacité de 300 MW, est prévue en 2012. L’appel d’offre a été adjugé au groupement Nareva en duo avec International Power.

Ces nouveaux sites de production s’ajouteront à ceux déjà existants. A commencer par le premier d’entre eux, qui est opérationnel depuis 2000 : le parc éolien de Koudia Al Baïda, qui génère 53 MW, soit 1,6 % de la production du pays. Il est constitué de 84 aérogénérateurs qui ont été fabriqués par l’entreprise danoise Vestas. Le génie civil et les tours sont assurés par des entreprises locales (Sogea-Emt, Elecam-Dlm) et l’électricité par la multinationale Alstom-Nexans.

Plus récemment, en 2010, un autre parc éolien d’envergure a été inauguré à Melloussa. Tanger 1 est le plus grand d’Afrique et du monde arabe. D’une capacité de 140 MW, il compte 165 aérogénérateurs. Au moins 2,75 milliards dirhams ont été nécessaires pour sa réalisation. Il a été financé par l’Instituto Crédito (100 millions d’euros), Kreditan staltfür Wiederaufbau (50 millions), la Banque européenne d’investissement (80 millions) et l’Office national marocain de l’eau (20 millions).

A cela, s’ajoute la perspective, à l’horizon 2015, de la construction du complexe énergétique solaire deenerg_solaire2.jpg Ouarzazate dont la capacité de départ sera de 500 MW. Il produira 2000 MW d’ici à 2020, soit 14 % de la puissance électrique du pays. Au 31 décembre 2010, des consortiums qui avaient soumissionnés à la pré-qualification pour le programme de production concessionnelle ont été sélectionnés. Il s’agit d’Abeinsa ICI - Abengoa Solar-Mitsui - Abu Dhabi NEC ; d’Enel - ACS ; d’International Company forWater and Power (ACWA) - Aries IS-TSK EE ; et d’Orascom CI - Solar Millenium - Evonik Steag.

Dans le registre des énergies propres, il faut aussi compter sur la production de ces ressources générées - depuis fort longtemps - par les centrales hydroélectriques. En 2001, la puissance hydroélectrique du Maroc était en effet déjà de 856,4 MW, soit 6,5 % de la production nationale. Depuis la fin de l’année 2010, ce sont deux nouveaux groupes turbines-alternateurs qui ont été couplés au réseau national depuis le complexe de Tanafnit el Borj qui fonctionne pour sa part à plein régime. L’installation, d’un montant de 1,118 milliards dirhams, a été financé, à hauteur de  65 millions d'euros, par la banque allemande KFW.

La mise en service, en 2015, d’une centrale thermique à Safi est également à l’ordre du jour. L’Office national de l’électricité (ONE) entamera prochainement des négociations en vue de la conclusion des contrats de ce projet avec IP/Nareva, le consortium le mieux classé à l'issue de l’appel d'offres.

Parallèlement à ces investissements massifs dans les installations productrices d’énergies renouvelables, le Maroc entend bien investir dans la recherche scientifique et l’innovation technologique. Amina Benkhadra, ministre de l’Energie, des mines, de l’eau et de l’environnement, a déclaré qu’un nouveau module de formation dans les énergies renouvelables avait été introduit dans le cursus de l’Ecole nationale de l’industrie minière. Des technopôles sont aussi en cours de lancement, notamment à Oujda. Ils permettront d’associer des entreprises, des organismes de formation et des centres de recherche autour de projets innovants.

 

 

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