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  • : VERONIQUE NARAME - JOURNALISTE
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LE CHOIX DE LA REDACTION

 

 

ALTERNATIVES INTERNATIONALES  n° 067

Juin 2015

       Boko Haram épuise le Cameroun

Par Véronique Narame
A Maroua et Minawao
 
couverture
                  

Depuis un an, le Cameroun fait face aux assauts meurtriers de la secte nigériane Boko Haram. Et contribue, depuis 2013, à l'accueil sur son territoire de 40 000 réfugiés nigérians dans le camp de Minawao.

 

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LE CHOIX DES INTERNAUTES

JUIN 2015

Algérie / Industrie électrique et électronique : Moderniser et restructurer

Algérie  / Maritime : L'Algérie combine mer et terre

Côte d'Ivoire / Socitech Groupe : Contribuer à la digitalisation de l'Afrique

Burkina Faso / Sibiri François Yaméogo, Styliste Modéliste

Algérie / Photo reportage au Salon international du livre d'Alger

Burkina Faso / Des infrastructures performantes pour l'industrie

 

 

11 janvier 2010 1 11 /01 /janvier /2010 20:39

 

 

Montée en puissance de l’industrie de pointe


  Paru dans Arabies, Mensuel du monde arabe et de la francophonie - Janvier 2010


TIC, biotechnologie, aéronautique, agriculture : au Maroc, les programmes destinés à la création d'entreprise se multiplient et concernent désormais presque tous les secteurs. Exemples...

 

 

 

casablanca 2C’est au siège de la compagnie d’assurances CNIA, dans un immeuble flambant neuf situé sur l’une des artères principales du quartier d’affaires de Casablanca que Khalil Azzouzi, directeur de Sherpa Finance et du Fonds de capital risque Dayam reçoit les candidats à la création d’entreprises. Dans des locaux spacieux et à l’esthétique conçue par l’un de ces virtuoses marocains du design, le directeur général étudie la recevabilité des projets de ceux qui se destinent à être de futurs dirigeants et sollicitent à cet effet un appui. « Nous apportons l’expertise, travaillons sur le business modèle, la stratégie et sur la mise en réseau. Nos critères de sélection de projets sont l’innovation, le potentiel de croissance, la rentabilité, la création d’emplois et la dimension internationale du projet » explique ce détecteur de talents qui compte à son actif vingt années d’expérience dans les secteurs industriel et financier. Et qui est de surcroît diplômé des Ponts et Chaussées Paris et de l’Institut Supérieur de Commerce et d'Administration des Entreprises de Casablanca.

Au début, le postulant à la création d’entreprise est accompagné par Sherpa Finance, une entité à vocation citoyenne sponsorisée par le groupe Saham et présidée par Moulay Hafid Elalamy, président sortant de la CGEM -Confédération Générale des Entreprises du Maroc. Saham a été créé en 1995. Depuis cette date, la groupe a connu une croissance appréciable qui s’est traduite par une fusion entre les compagnies d’assurances CNIA et ES SAADA. Il s’est diversifié dans les télécommunications, la logistique, la distribution, le télé service et l'offshoring et participe de cette volonté de soutenir une économie innovante et performante via la création d’entreprises. Le groupe est aujourd'hui le 4ème opérateur dans son secteur. « L’innovation est la clé de voûte du développement. Nous souhaitons ainsi, par l’action d’accompagnement en phase de création et post-création de projets entrepreneuriaux à forte valeur ajoutée, créer une émulation qui sera profitable à l’économie du Maroc » précise Khalil Azzouzi. Les projets soutenus sont positionnés sur des segments divers et variés dont les TIC, les biotechnologies, l’aéronautique, l’aérospatial, le e-business ou encore l’agro-industrie.

Une fois passé avec succès l’épreuve de la viabilité du projet au niveau du comité de Sherpa Finance, c’est le fonds d’investissement Dayam (de l’arabe « permanent ») qui prend le relais. Ce capital-risqueur constitué d’un comité d’investissement est formé par les actionnaires du fonds de CNIA, et d’autres. Il évalue l’opportunité d’une prise de participation dans le capital de la jeune entreprise. Cette année 2009, Dayam a ainsi retenu et soutenu trois projets, positionnés respectivement sur le matériel nautique, le géo spatial, et sur l’e-business. Il existe à ce jour au Maroc plus d’une quarantaine de fonds d’investissement dédiés principalement au développement et au retournement.

S’agissant du profil des candidats à l’aventure entrepreneuriale, ils proviennent pour partie du Maroc, mais viennent également d’ailleurs, et notamment de France, d’Allemagne et des Etats-Unis. Protenia SA, première société de biotechnologies marocaine, est l’une des entreprises à avoir bénéficié par le passé de l’implication active d’un fonds d’amorçage relevant de la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), de l'appui de Bank Al Amal  et de l'université Al Akhawayan. Implantée à Ifrane, sur le Technoparc de l’université, elle est à présent dotée d’un environnement favorable au développement de son activité. Abdeslam Choua, Consultant industriel fondateur d’Uptek Partners et Hakim Kharrat, Pdg de MilleGen, une société toulousaine spécialisée en ingénierie des anticorps, en sont les cofondateurs. Ingénieur et chercheur dans des pôles d’excellence en France et en Allemagne, ils sont tous deux d’origine marocaine, et ont pris la mesure, dès 2005, des importantes mutations économiques à l’œuvre au Maroc. Ainsi ont-ils décidé de développer leur activité de l’autre côté de la Méditerranée en profitant des divers avantages liés à l’encouragement des investissements mis en place par le gouvernement marocain, via notamment l’exonération de l’impôt sur le bénéfice (IS) sur les exportations pendant les cinq premières années et l’abattement de 50% sur l’IS les cinq années suivantes.  

 

Promotion de l’innovation. Pour soutenir la montée en valeur des produits et services des entreprises, diverses mesures visant à la consolidation de la gouvernance public/privé et de son cadre légal ainsi que du financement et du soutien aux initiatives innovantes ont également été décidées par la monarchie chérifienne. L’objectif est de produire 1000 brevets marocains par an à partir de 2014. Il est également convenu de mettre en place des clusters (plates-formes de regroupement des entreprises, universités et centres de recherche). Cinq projets ont d’ores et déjà été retenus : Rabat Technopolis, Casablanca nearshore, Fès, Tanger Free Zone et Oujda. « L’innovation sous-entend la création de valeur ajoutée à travers la création de nouvelles opportunités, de nouvelles approches d’implémentation et de nouvelles manières d’attaquer les marchés, en passant le plus rapidement possible de la conceptualisation à la commercialisation » déclarait Mohamed Horani, président de la Cgem, lors du premier Sommet de l’innovation, en juin, à Skhirat. Parallèlement, le pays s’attache à la valorisation de la recherche et à l’amélioration du champ de la formation professionnelle, de sorte que cela soit profitable aux entreprises. Une nouvelle école d’ingénieurs en partenariat avec l’Ecole Centrale de Paris et un institut des métiers de l’aéronautique à Casablanca font ainsi partie des priorités. Tout comme « Initiative Maroc Innovation », une instance collégiale à laquelle participe les administrations, les universités, les entreprises et les opérateurs financiers.

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Emergence industrielle. Depuis plus de dix ans, le Maroc s’est engagé dans un colossal et multidimensionnel plan de développement de son économie, n’hésitant pas pour cela à prendre les décisions qui s’imposaient pour optimiser des pans entiers de ses activités industrielles et pour en créer de nouvelles. Sept « champions nationaux » ont de cette sorte été retenus pour positionner l’industrie marocaine sur des moteurs de croissance. Il s’agit de l’offshoring, de l’automobile, de l’aéronautique, de l’électronique de spécialité, de l’agroalimentaire, des produits de la mer et du textile. Ceci s’insère dans le Pacte national pour l’émergence industrielle 2009-2015, via le plan « Industrie horizon 2015 », qui a été  présenté en juin 2009 au Souverain, par le ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, Ahmed Reda Chami. Ce contrat-programme pour l’industrie prévoit un encouragement à 50 PME sous la forme d’une prime à l’investissement appelée « Imtiaz » (de l’arabe « excellence »), et versée annuellement par l’Etat. D’autre part, est également programmé un mécanisme d’aide baptisé « Moussanada » (de l’arabe assistance), qui consiste en un soutien technique et managérial à 500 entreprises, ainsi qu’à des accès à des lignes de financement. L’intention est de remodeler le profil des PME de sorte que leur compétitivité soit accentuée, et d’inciter également à la création et à la transmission des PME.  Par ailleurs, le lancement du « Plan vert » pour le développement et la modernisation de l’agriculture au Maroc couplé au « Plan azur » pour le développement du secteur du tourisme et au contrat programme pour l’artisanat devraient amplifier la dynamique de croissance du Maroc à l’horizon 2020.

Pour l’heure, l’industrie assure 1,2 millions d’emplois et s’adjuge 50% des exportations. Avec ces nouvelles mesures et des zones dédiées au développement industriel dans différentes régions du Maroc, nul doute que l’économie du pays va être propulsée sur le devant de la scène méditerranéenne. A fortiori grâce à l’ensemble portuaire de Tanger et à son extension dont l’ossature se configure à une vitesse impressionnante. « Le développement de Tanger-Med donne en effet au Maroc un véritable avantage compétitif au niveau logistique au même titre que les accords de libre échange qui permettent l'ouverture sur les marchés européen et américain » expliquait Ahmed Reda Chami, en juin dernier à Paris, lors du Salon international de l'aéronautique et de l'espace « Le Bourget ». En atteste l’annonce faite au printemps dernier par le constructeur automobile Renault, de l’entrée en production dès 2012 de son usine implantée à Tanger. De la même manière, le directeur général d’APM terminals Tanger -une filiale de Maersk spécialisée dans le transbordement qui a investi 140 millions d’Euros sur place pour ouvrir en 2007 un terminal- confirmait-il à même époque que « le détroit de Gibraltar est un carrefour stratégique entre l’Asie, l’Europe et le marché africain ». Ce que valident également MSC et CMA CGM, les autres poids lourds du transport maritime, qui se sont également actifs sur les lieux. L’aéronautique qui compte 73 entreprises a également élu domicile  dans la zone franche de Tanger. Erigée en secteur prioritaire par le Plan Emergence, cette activité qui se développe à la vitesse grand V s’est positionnée à l’aéropôle de Casablanca. C’est du reste la zone industrielle de référence.

Toujours au rang des priorités, les parcs dédiés aux activités de services informatiques, de traitement des données et des processus commerciaux tels qu’il en existe en de multiples endroits. Fès shore est l’une de ces plateformes.

 

Ainsi dotée des infrastructures idoines et positionnée sur des segments innovants autant que porteurs, l’industrie marocaine peut à présent accéder à de nouveaux marchés tels que les Etats-Unis, le Japon, les pays scandinaves et arabes. Elle peut aussi compter sur son industrie cinématographique, pour se démarquer à l’international sur ce marché de niche qui n’en demeure pas moins économiquement attractif. En une vingtaine d’années, une véritable industrie s’est en effet créée au Maroc, en partenariat avec les studios hollywoodiens qui sous-traitent tout ou partie de leurs méga productions. Pas moins d’un millier de films et de séquences vidéo ont ainsi été tournés. Avec à l’affiche, Babel, Les dix commandements, Alexandre, Le Diamant du Nil, Cléopâtre, Astérix et Obélix.... D’autre part, les productions nationales font également florès, avec au box office des films plébiscités par un public marocain dont l’affluence va s’amplifiant. Pour preuve, en 2008, les 40 films marocains sortis en salle ont été vus par 443.000 spectateurs et ont généré 10 6426 98 dinars de recettes.



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