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  • : VERONIQUE NARAME - JOURNALISTE
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LE CHOIX DE LA REDACTION

 

 

ALTERNATIVES INTERNATIONALES  n° 067

Juin 2015

       Boko Haram épuise le Cameroun

Par Véronique Narame
A Maroua et Minawao
 
couverture
                  

Depuis un an, le Cameroun fait face aux assauts meurtriers de la secte nigériane Boko Haram. Et contribue, depuis 2013, à l'accueil sur son territoire de 40 000 réfugiés nigérians dans le camp de Minawao.

 

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LE CHOIX DES INTERNAUTES

JUIN 2015

Algérie / Industrie électrique et électronique : Moderniser et restructurer

Algérie  / Maritime : L'Algérie combine mer et terre

Côte d'Ivoire / Socitech Groupe : Contribuer à la digitalisation de l'Afrique

Burkina Faso / Sibiri François Yaméogo, Styliste Modéliste

Algérie / Photo reportage au Salon international du livre d'Alger

Burkina Faso / Des infrastructures performantes pour l'industrie

 

 

23 octobre 2011 7 23 /10 /octobre /2011 16:03

 

Tchad. Bonnes performances en 2010

 

Paru dans African Business – Octobre-Novembre 2011

 

Véronique Narame, envoyée spéciale à NDjamena

 

100_1286-bis-copie-1.jpgDans son discours d’investiture, le président Idriss Déby Itno s’est engagé à mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour moderniser le secteur agricole et diversifier l’économie en mettant l’accent sur le développement industriel. Cet effort s’accompagne d’infrastructures de base et de transport.

 

« Depuis un an, le pays est en marche vers la renaissance », a lancé le Président Idriss Déby Itno devant onze chefs d’Etats africains  et une trentaine de représentants de pays étrangers et d’organismes internationaux qui ont fait le déplacement en 8 août au Tchad, à l’occasion de son investiture. Idriss Déby Itno a assuré qu’en 2010, le Tchad a enregistré un taux de croissance de 13% contre -1,2% en 2009. Ces  résultats plus que satisfaisants s’expliquent par les bonnes conditions climatiques (caractérisées par une forte pluviométrie) qui ont favorisé la campagne agricole, ainsi que par les fortes potentialités de l’in100 1243 bis-copie-1dustrie pétrolière.  

Le pétrole constitue, en effet, la première source de devises et représente 90% des exportati ons. Au  moins 50% du PIB proviennent de l’exploitation du pétrole brut. Le Tchad est la dixième puissance productrice en  Afrique. En  2010, il a produit 173 000 barils de pétrole/jour et dispose en outre de réserves de pétrole estimées 1 milliard ½ barils. Riche de ses ressources agricoles et de ses produits d’élevage, de ses réserves en hydrocarbures et de créations artisanales et artistiques inédite s, le Tchad entend bien maximiser ses capacités pour accroître et pérenniser ses revenus.

  

Renaissance de la vie sociale et économique

Le nouveau programme quinquennal se centre sur l’accès à l’éducation, le développement de l’industrialisation - notamment via la transformation des produits de l’agriculture et de l’élevage -, la création d’auto-emplois et la construction d’infrastructures d’eau et d’assainissement. Il prône l’égalité sociale, la justice et l’autorité de l’Etat ainsi que la transparence dans la gestion publique. Un message spécial est adressé aux jeunes, « les espoirs du Tchad », auxquels le Président destine 44 milliards de F.CFA pour la réalisation de projets sociaux.

Le chef de l’Etat, qui n’entend pas assujettir le pays à la seule ressource pétrolière, a posé comme préalable d’atteindre la sécurité alimentaire, à l’horizon 2015-2020, en optimisant la culture des terres arables et en octroyant aux éleveurs de nouveaux espaces de pâturages. Une ligne budgétaire de 100 milliards de F.CFA est mobilisée dans le cadre du Programme national pour la sécurité alimentaire (PNSA). Sur le versant de la transformation des produits alimentaires, le même investissement est consenti. « Les trois premières années sont dédiées au monde rural. Le Tchad doit être exportateur de produits agricole et doit continuer à moderniser les secteurs de l’agriculture et de l’élevage », a précisé Idriss Deby Itno, citant en référence l’usine de transformation de fruits de Doba et la filature de Sarh. Il a indiqué que l’élevage intensif de bétail allait être privilégié et que la construction d’abattoirs dans les villes d’Abéché, d’Ati et de Moundou était à l’ordre du jour, ceci pour exporter les viandes vers l’Afrique mais aussi l’Europe et le Moyen-Orient.  

Pour l’heure, les produits de l’élevage contribuent à 17% du PIB. Le cheptel est composé de 10 millions de bovins et de 1,2 millions de dromadaires. Le Tchad est d’ailleurs le premier producteur de bétail de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique Centrale (Cemac). Il affiche aussi de bonnes performances dans les cultures de céréales (mil et sorgho), d’arachides, sésame, tubercules, ainsi que de coton (200 000 tonnes par an) et de canne à sucre. La gomme arabique est produite en quantité et hisse le pays au top 2 à l’échelle mondiale. Si le secteur de l’agriculture est dynamique et pourvoit à une part non négligeable de l’emploi (environ 80% d’actifs) et des ressources du pays (18% du PIB), la productivité est jugée insuffisante, le cadre institutionnel est considéré comme inadapté et les infrastructures de base manquent. Quant aux ressources humaines, elles sont caractérisées par leur faiblesse.

« La modernisation du développement rural profitera aux populations si le désenclavement du pays par des infrastructures modernes de transport est réalisé », a fait remarquer Idriss Déby Itno, annonçant sur ce plan la construction de 6 000 kms de routes, et des voies de chemin de fer qui relieront le Tchad au Soudan, au Cameroun et au Nigeria. Il a aussi indiqué vouloir construire de nouveaux aéroports aux normes internationales.

La mise en production de grands projets structurants est également à mentionner, parmi lesquels une raffinerie de pétrole d’une capacité de 20 000 barils/jour, une cimenterie de 200 000 tonnes par an et une centrale électrique de 60 MW à Farcha, dont la mise en service est prévue au 1er trimestre 2012. Elle permettra de résoudre les problèmes liés au délestage, et notamment ceux de la capitale tchadienne. Le gouvernement a aussi prévu la construction d’un poste de transport de l’électricité à Djarmaya et la réalisation d’ouvrages modernes pour l’adduction d’eau potable ainsi que pour l’assainissement. Côté hydrocarbures, des recherches de nouveaux gisements pétroliers sont en cours.

 

Soutenir les efforts pour consolider le revenu national

Dans ce pays à l’histoire tumultueuse, marqué par plusieurs décennies de conflits qui ont retardé son évolution, le retour au calme amorcé depuis peu a permis d’engager un certain nombre de réalisations, avec le concours des investisseurs privés. Son unité à présent restaurée à l’intérieur de ses frontières et ses relations pacifiées avec son voisin soudanais (depuis la signature de l’accord en 2010), le « pays de Toumaï » peut entrevoir son avenir sous de meilleurs auspices. A fortiori en raison de son positionnement à l’articulation des sous-régions africaines, entre l’Ouest (par le Niger et le Nigeria), le centre (avec la République centrafricaine, le Cameroun, le Soudan et le Sud-Soudan) et le Nord (par la Libye).

Mais le conflit chez le voisin libyen a néanmoins des répercussions négatives, comme le soulignait en avril Gata Ngoulou, alors ministre des Finances. « Nous sommes confrontés à un accueil un peu forcé de nos compatriotes qui vivaient dans ce pays. Il en a été dénombré environ 400 000 qui pourraient revenir. Au jour d’aujourd’hui, nous en avons accueilli 30 000. Cela pèsera sur nos ressources ».

Il incombe également au pays de relever de nombreux autres défis, aux premiers rangs desquels l’investissement dans le capital humain via l’éducation et la formation. L’objectif en 2011 est d’atteindre un taux de scolarisation en primaire de 98% (contre 95,5% en 2009). L’accent est mis sur la formation professionnelle et l’enseignement supérieur, un secteur qui se structure et se développe sur l’ensemble du territoire, à la faveur de la politique de décentralisation. Plusieurs établissements ont été réalisés, notamment l’Université de Moundou (UDM), l’Université des sciences et de la technologie d’Ati (USTA), ainsi que l’Ecole nationale des travaux publics (ENTP) et l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (ENAM).

L’Institut universitaire des sciences et techniques d’Abéché (Iusta), situé à 900 kms de la capitale, près du Darfour, participe de son côté à la formation des cadres dans les domaines de l’électromécanique, de l’informatique, des sciences et techniques de l’élevage, de la biologie et de la pharmacie appliquées à la santé. Deux groupes pétroliers présents au Tchad, Esso et Chevron, financent la formation. Il est à présent prévu de créer une école doctorale.

La formation professionnelle bénéficie des mêmes attentions. Des centres d’apprentissage et des établissements techniques sont construits, équipés et réhabilités par l’Etat et la Banque africaine de développement ainsi que via la coopération franco-tchadienne.

Le tissu industriel encore restreint cherche à se densifier, en particulier la filière agroalimentaire et silvo-pastorale. Le Tchad entend également développer ses sources d’énergie et s’acheminer, graduellement, vers le solaire et l’éolien. Les mêmes besoins sont exprimés pour la fourniture en électricité qui n’est, pour l’heure, que partiellement distribuée. Les infrastructures de télécommunication, le secteur bancaire, nécessitent de la même manière d'être renforcés, tout comme le tissu entrepreneurial qui demeure restreint, et est ouvert aux capitaux extérieurs. Le secteur du tourisme constitue une source de revenu à développer, via l’accroissement d'infrastructures d'accueil.

 

Chiffres clés du Tchad

 


Premier producteur de bétail de la sous-région Cemac

Deuxième producteur mondial de gomme arabique

Dixième puissance productrice de pétrole en Afrique

Un des principaux producteurs africains de coton


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