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  • : VERONIQUE NARAME - JOURNALISTE
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LE CHOIX DE LA REDACTION

 

 

ALTERNATIVES INTERNATIONALES  n° 067

Juin 2015

       Boko Haram épuise le Cameroun

Par Véronique Narame
A Maroua et Minawao
 
couverture
                  

Depuis un an, le Cameroun fait face aux assauts meurtriers de la secte nigériane Boko Haram. Et contribue, depuis 2013, à l'accueil sur son territoire de 40 000 réfugiés nigérians dans le camp de Minawao.

 

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LE CHOIX DES INTERNAUTES

JUIN 2015

Algérie / Industrie électrique et électronique : Moderniser et restructurer

Algérie  / Maritime : L'Algérie combine mer et terre

Côte d'Ivoire / Socitech Groupe : Contribuer à la digitalisation de l'Afrique

Burkina Faso / Sibiri François Yaméogo, Styliste Modéliste

Algérie / Photo reportage au Salon international du livre d'Alger

Burkina Faso / Des infrastructures performantes pour l'industrie

 

 

29 mai 2010 6 29 /05 /mai /2010 16:01

 

Le ciel, un nouvel enjeu pour Tunis

 

 

 Paru dans Arabies - Mensuel du monde arabe et de la francophonie - Mai 2010


 

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L’industrie aéronautique est l’un des moteurs de la croissance et de la montée en gamme de l’économie de la Tunisie.

 

 

Le positionnement de la Tunisie sur l’aéronautique s’est rapidement développé, en quelques années seulement. En 2009, on comptabilisait en effet 46 unités de production employant 3 900 personnes, contre 7 pour 1 140 postes, en 2001. Il en est de même pour la production, passée de 17 Mdt en 2003 à 116 Mdt en 2008. Et le ministère de l’Industrie, de l’Energie et des PME entend bien faire monter en puissance cette industrie et installer une supply chain (chaîne logistique).

« La volonté des autorités tunisiennes, en synergie avec les industriels concernés et le Groupement des industries tunisienne aéronautique et spatiale (GITAS), est d'œuvrer au développement des activités du secteur aéronautique et spatial en Tunisie » confirme d'ailleurs le GITAS.

Pour l’heure, l’activité se divise en trois spécialités : l’industrie aéronautique, la maintenance des avions et les services liés à l’aéronautique. Deux sociétés travaillent exclusivement pour la maintenance : Tunisair Technics, pour le compte de Tunisair et Sabena Technics, pour Nouvel-Air. Elles génèrent prés de 1 400 postes.

Le tissu industriel. La branche industrie regroupe différents corps de métiers. Le câblage compte le plus d’employés, puis la mécanique avec 42 % d’entreprises positionnées sur ce segment, et le montage électrique. L’assemblage d’avions, la plasturgie, le traitement de surface et les logiciels embarqués, l’électronique, la chaudronnerie… font partie des autres applications entrant dans la chaîne de fabrication.

Dans le domaine du câblage embarqué, le groupe Latécoère est présent, via Latelec, un pôle de fabrication implanté dès 1998 à Charguia, et qui a ouvert depuis lors deux autres unités. L’une créée en 2006, à Fouchana, au Sud de Tunis, est dédiée à la fabrication en série de harnais électriques pour l'Airbus A320. Elle a permis de doubler la capacité de production de Latelec sur le territoire tunisien. L’autre unité de production a vu le jour en 2008. Sur 2 000 m², elle abrite un bureau d’études et un site de fabrication.

C’est par l'innovation et les hautes technologies que la société d'ingénierie produit et de conseil Telnet, dirigée par Mohamed Frikha, œuvre également pour une part dans le secteur de l’avionique. Créée en 1994, elle a tôt fait de se spécialiser dans les développements offshore au profit de grands groupes internationaux. Située aux Berges du lac, à Tunis, le Groupe Telnet dispose d'une équipe technique composée de plus de 450 employés, dont 400 ingénieurs, positionnée sur quatre sites en Tunisie et un autre en France.

En 2009, un accord de coopération industrielle en aéronautique a été signé avec Safran. « Ce contexte évolutif a positionné le groupe Telnet en pole position dans le paysage économique et technologique régional, et a fait de l’entreprise, une institution phare à la triple échelle nationale, maghrébine et arabe », est-il indiqué sur le portail de cette entreprise devenue leader dans son domaine et qui affiche un chiffre d’affaires de 17,5 millions de dollars en 2009.

Cette expertise vaut à présent à la Tunisie d’être sollicitée par les principaux groupes de la construction mondiale aéronautique. A commencer par le fabricant français Aerolia, filiale du numéro un Français et du numéro deux mondial EADS, qui a signé un accord en vue de l’implantation d’une usine au Sud de la ville de Tunis, en janvier 2009. Situé au sein d’un parc aéronautique de 20 hectares, le site contribuera – dixit  le leader français – à la compétitivité de la société en assurant le montage de sous-ensembles simples et en intégrant un réseau local de sous-traitance. « Un investissement de 30 millions d’euros sera mis en œuvre sur cinq ans pour construire cette unité industrielle de 10 000 m² employant à pleine capacité 750 employés en 2014 » précise Aerolia.

Intérêts hexagonaux. Un ensemble de fournisseurs toulousains lui a emboîté le pas. Parmi eux, Figeac Aero, dont le nouvel atelier tunisien dédié à la production de pièces élémentaires usinées sera, selon nos confrères de l’Usine nouvelle (29 mars 2010), opérationnel à la fin de cette année.

Nos confrères de La Presse indiquaient il y a peu : « 750 emplois seront créés sur chacun de ces deux sites [celui réservé à la filiale d’Airbus et celui réservé aux sous-traitants], soit un total de 1500 emplois dans des métiers nouveaux orientés vers le secteur aéronautique (métallurgie, traitement de surfaces, plasturgie technique...).

Clairis Technologies, qui appartient au groupe toulousain Sogeclair, a aussi fait le pas en créant sa filiale sur le pôle technologique d’El-Ghazala, dans l’Ariana. En 2009, il recrutait à cet effet des ingénieurs mécaniques pour son bureau d’études.

Quant à Hutchinson, c’est à Sousse que ce fabricant de supports antivibratoires en élastomère et de pièces d'isolation thermique pour les marchés de l’aéronautique a choisi de s’installer, tout comme TechniProtec Metal, filiale d’Exalios Holding SAS, opérant dans le traitement de surfaces.

Il est à noter que la France détient la première place en matière de partenariat sur le sol tunisien, avec 38 entreprises (dont Alcen, Mecahers, Thales, Safran…) et 2 169 emplois, soit 90 % du total de la branche. L’Italie, la Grande-Bretagne (via Aerostanrew) et les USA (Paradigm Précision Holdings) disposent également d’entreprises. Quant à la Tunisie, elle en compte pour sa part trois.

L’Agence de promotion de l’industrie ajoute que certains groupes, a l’instar de British Aerospace, étudient également la possibilité d’une implantation en Tunisie. Selon le cabinet Oxford Business Group, l’avionneur américain Boeing chercherait aussi à déménager certaines de ses usines de production en Tunisie.

La structuration de cette activité sur le territoire tunisien se renforce donc graduellement, nonobstant la crise économique dont les effets ont évidemment impacté l’activité des équipementiers aéronautiques. Mais c’est précisément en raison de cette crise que le Groupe Zodiac Aerospace s’est lui aussi positionné en Tunisie. Il s’en explique dans son rapport annuel 2008-2009.

« Pour faire face à la dégradation de notre visibilité et à la faiblesse prévisible de la parité de change dollar/euro qui marqueront l’exercice 2009/2010, nous avons accéléré le plan d’amélioration de notre structure industrielle. Nous avons développé notre base de production en Tunisie, au Maroc et au Mexique […] L’ensemble des actions entreprises nous permettra de passer sans dommage le creux du cycle aéronautique et de renforcer notre compétitivité à long termes. »

Formation technique. Ce positionnement sur cet axe industriel aéronautique n’aurait été possible si la Tunisie n’avait préalablement mis l’accent sur la formation. Doté d’un système d’éducation satisfaisant, tant pour ce qui est de l’application technique que professionnelle, et notamment dans les spécialités de la construction mécanique, elle pourvoit au recrutement de ressources humaines qualifiées dans ce secteur à haute densité technologique.

Plus de 465 000 étudiants sont inscrits, en 2009/2010, dans les universités tunisiennes. En conséquence, les diplômés de niveau Bac + 2 à Bac + 6 dont les compétences répondent aux besoins des entreprises aéronautiques ne manquent assurément pas. Ils étaient du reste 161 000 inscrits en sciences et ingénierie, en 2009. Près de 23 000 ont achevé, la même année, leur cursus, dont  près de 12 000 en filière courte, près de 8 000 en maîtrise et 3 000 d’entre eux avec un diplôme d’ingénieur.

Plus spécifiquement, l’Université aéronautique et des technologies (UNAT) est quant à elle la première dans son domaine à former les futurs ingénieurs et techniciens supérieurs dans les spécialités avionique, cellule et moteur.

L’ATCT, Aviation training center of Tunisia, est pour sa part le centre de formation aéronautique de Tunisie. Situé à Gammarth, dans la banlieue nord de la capitale, cet établissement a été fondé en 2003 par les compagnies aériennes Tunisair, Nouvelair et Karthago airlines. Il assure la formation des professionnels (pilotes et personnel navigant) tant tunisiens qu’étrangers (pakistanais, Libyens, indiens). 850 pilotes bénéficient ainsi chaque année de milliers d’heures de vol sur des Airbus 319 et A320. En outre, les principes de base de la navigation aérienne sont dispensés aux jeunes générations.  

Parallèlement à cette stratégie de développement industriel, la promotion de l’activité est assurée via l’organisation et la participation à des évènements internationaux, ceci dans l’intention de drainer des investissements étrangers.

A cette enseigne, la FIPA Tunisia et BCI Aerospace organisent la deuxième édition d’« Aerospace Meetings Tunisie 2010 », en juillet 2010, à Tunis. Au programme de cette convention d’affaires internationale entre acteurs du secteur des industries aéronautiques et spatiales, des conférences, des rendez-vous professionnels ainsi que des visites de sites industriels. De la même manière, la Tunisie participera à Aeromat Toulouse, en décembre 2010, et au Salon du Bourget, en 2011.

 

 

 

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