Neila Benzina, manageuse High-Tech
Paru dans CIO Mag – Septembre/Octobre 2012
Etonnant parcours que celui de Neila Benzina, directrice générale de la filiale tunisienne de Business & Decision (B&D).
Douée d’une redoutable force de persuasion, Neila Benzina est parvenue à convaincre le groupe Business & Decision, leader dans le domaine de la Business Intelligence, du Customer Relationship Management (CRM) et du E-business, de créer une filiale en Tunisie. « J’ai proposé aux actionnaires d’investir en Tunisie et de créer un plateau de développement pour répondre aux besoins de leurs clients à l’international. Par ailleurs, le potentiel business du marché tunisien est important et représente un levier de croissance intéressant pour l’entreprise », explique-t-elle.
Pour remporter son challenge, l’un des arguments avancés, et non des moindres, a été de mettre en avant la qualité de l’expertise tunisienne et les substantiels avantages qu’en retireraient les grands comptes et les multinationales. Mue par une formidable énergie, Neila Benzina a pris le commandement de l’opération. S’en est suivi un premier projet délocalisé pour un client du CAC 40 - LVMH Moët Hennessy - Louis Vuitton -, puis un second projet de mise en place d’un Datawarehouse d’entreprise pour le compte de Tunisiana. Les méthodes de la DG ont fait mouche. Graduellement, la plateforme de services en Tunisie est devenue le fournisseur offshore du Groupe et a servi de hub pour d’autres marchés dans la région MENA (Middle East and North Africa).
Leader des projets BI, CRM et Web
Neila Benzina peut se targuer d’avoir passé l’épreuve du feu avec succès. La filiale tunisienne de B&D aligne un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros (249 millions d’euros de CA pour le Groupe) et emploie 200 personnes. « Business & Decision Tunisie est non seulement leader localement sur les projets décisionnels, de gestion de la relation clients et de Web, mais intervient aussi plus largement sur le marché africain, avec de nombreux projets en Algérie, au Maroc et en Afrique subsaharienne », confie-t-elle.
Au départ pourtant, rien n’était foncièrement acquis pour celle qui est devenue, au fil du temps, une virtuose du management de projets et des compétences. C’est en qualité de stagiaire que Neila Benzina intègre, en France, Business & Decision. Mais ses valeurs intrinsèques – l’humilité, le respect et l’excellence – lui valent la confiance de sa hiérarchie et la propulsent sur le devant de la scène. « Pour apporter un service de bon niveau, il faut viser l’excellence tout en restant humble afin de répondre au mieux aux exigences de nos clients », convient la patronne de cet intégrateur de systèmes international. Elle ajoute que le respect - des clients, des collaborateurs, des partenaires et des fournisseurs - est au centre de ses préoccupations. « Sans valeurs humaines fortes, une société de services, dont le principal actif est le potentiel humain, ne peut se développer », souligne-t-elle. Ces vertus cardinales, elle les a du reste rodés au sein de sa cellule familiale. Dans le privé, Benzina est mariée et mère de deux enfants.
Destination High-Tech
Véritable challengeuse, la directrice générale de Business & Decision a entrepris, depuis 2010, d’accroître considérablement le développement de la société sur les marchés anglo-saxons - UK et US - en visant les 50% de croissance. De même, elle renforce la présence du groupe en Afrique avec l’ouverture de bureaux dans les grandes villes du continent. Neila Benzina considère que le marché tunisien est suffisamment mature pour atteindre ces objectifs, mais elle constate qu’il y a encore à faire pour que le pays prenne pleinement sa place sur l’échiquier mondial des TIC comme destination « high-tech ». « Pour inciter les investisseurs étrangers à se positionner en Tunisie, il faut développer son image de destination des TIC ainsi que le niveau du contenu de l’offre », admet-elle. Le jeu en vaut la chandelle : des milliers d’emplois pourraient être créés.
Business & Decision y contribue d’ores et déjà, via la chambre syndicale tunisienne des SSII Infotica, et en adhérant à l’Association Tunisienne pour la Communication et la Technologie (TACT), un groupement d’opérateurs de l’offshoring qui s’est fédéré au lendemain de la « révolution du Jasmin ». « Le but est de promouvoir le pays comme vivier de services à haute valeur ajoutée et d’inciter les acteurs mondiaux du secteur à s’y implanter », conclut Neila Benzina.