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  • : VERONIQUE NARAME - JOURNALISTE
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LE CHOIX DE LA REDACTION

 

 

ALTERNATIVES INTERNATIONALES  n° 067

Juin 2015

       Boko Haram épuise le Cameroun

Par Véronique Narame
A Maroua et Minawao
 
couverture
                  

Depuis un an, le Cameroun fait face aux assauts meurtriers de la secte nigériane Boko Haram. Et contribue, depuis 2013, à l'accueil sur son territoire de 40 000 réfugiés nigérians dans le camp de Minawao.

 

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LE CHOIX DES INTERNAUTES

JUIN 2015

Algérie / Industrie électrique et électronique : Moderniser et restructurer

Algérie  / Maritime : L'Algérie combine mer et terre

Côte d'Ivoire / Socitech Groupe : Contribuer à la digitalisation de l'Afrique

Burkina Faso / Sibiri François Yaméogo, Styliste Modéliste

Algérie / Photo reportage au Salon international du livre d'Alger

Burkina Faso / Des infrastructures performantes pour l'industrie

 

 

3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 18:54

 

     Tunisie

Des investissements à promouvoir 

 

Paru dans Arabies - Avril 2011

 

Au moment où la Tunisie amorce sa reconstruction, de nouveaux investisseurs étrangers pourraient supplanter les partenaires historiques que sont la France et l’Italie. Etat des lieux.

 

En Tunisie, le développement économique se poursuit, nonobstant les bouleversements qui interviennent après tant d’années de gestion autocratique des affaires.
Fipa-Tunisia, l’agence de promotion de l’investissement extérieur, contribue à la promotion des investissements en apportant son appui aux partenaires étrangers. A sa tête, le directeur général, Noureddine Zekri, remplace depuis février dernier Mongia Khemiri, qui s’active maintenant à restaurer le climat d’affaires en dépit des dégâts et dysfonctionnements qui ont été à déplorer durant les affrontements du mois de janvier.
« La grande majorité des entreprises retrouve déjà son rythme normal. Les projets en cours de réalisation – aussi bien les extensions que les nouvelles créations – continuent leur progression. L’ensemble des lois et accords qui régissent l’investissement, local et étranger, est toujours d’actualité. Les institutions de soutien sont opérationnelles, tout comme Fipa-Tunisia qui est toujours présente pour vous assister et répondre à toutes vos interrogations », confirmait-elle.
Les activités des 3 100 entreprises étrangères implantées sur le sol tunisien se poursuivent dans la filière aéronautique, dans celle des Industries mécanique, électrique et électronique (IMEE), dans les métiers du textile ou dans le secteur des services aux entreprises. L’usine Aerolia, filiale de la compagnie aéronautique Eads, a repris du service le 24 janvier en estimant que les conditions étaient réunies pour que tout fonctionne normalement. Il en va de même pour la plupart des opérateurs, en particulier français – qui sont les plus nombreux à avoir investi dans le pays. Au cours de l’année 2010, plus de 150 projets ont été réalisés par ces partenaires français qui disposent au total de 1 200 entreprises. Cela représente un investissement de 192,4 millions de dinars et plus de 6 000 emplois.
Les Italiens sont eux aussi bien implantés sur ce rivage qui jouxte leurs côtes, avec plus de 130 réalisations l’année dernière pour un investissement de 89 millions de dinars et près de 4 000 emplois créés.
 
Partenariats diversifiés. Le couple franco-italien est le principal fournisseur d’Investissements directs étrangers (IDE) de la Tunisie. Mais depuis quelques temps, les partenariats se diversifient, notamment avec l’arrivée d’investisseurs anglais et américains qui ont, sur les deux dernières années, contribué à près de 193,06 millions de dinars d’investissements. Au début du mois de février, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a d’ailleurs effectué une visite en Tunisie. Durant son séjour, il a signifié son intention d’inciter le secteur privé à identifier de nouvelles opportunités, en particulier dans les domaines de l’énergie, des finances et du tourisme.
Dans le sillage des Anglo-Saxons, d’autres pays européens ont multiplié leurs investissements en Tunisie ces deux dernières années. à commencer par l’Allemagne, qui affiche 280 entreprises pour 50 projets réalisés et 45 000 personnes employées, la majorité dans le secteur manufacturier : 50 % du personnel dans la finition textile, 30 % dans le secteur de l’électronique et de l’électrotechnique et 20 % dans d’autres domaines. Quant au volume des échanges entre Berlin et Tunis, il a avoisiné les 3 milliards d’euros en 2010.
La Belgique et la Suisse progressent aussi de façon notable, tout comme le Luxembourg, l’Espagne et le Portugal. L’Union européenne est ainsi devenue le premier partenaire industriel et client de la Tunisie. 80 % des exportations industrielles du pays lui sont dédiées.
Pour autant, les partenariats s’intensifient avec les pays du Maghreb, la Turquie et les émirats arabes unis tandis que Fipa-Tunisia cherche à accroître ses échanges avec l’Asie.
Cette année, ce sont 200 nouveaux projets qui vont d’ores et déjà être exécutés. Parmi eux, ceux portés par Fidelity Invest, qui a déjà créé quelque 380 postes depuis le démarrage du projet en 2010 et qui a planifié la création de 2 000 emplois hautement qualifiés. De leur côté, Microsoft et Cisco entérinent leur développement sur le territoire avec des programmes de logiciels et du conseil qui fournissent in fine du travail à des ingénieurs et cadres supérieurs.
Bien d’autres secteurs drainent des IDE. Depuis quarante ans que la Tunisie s’est insérée dans l’économie internationale, elle a facilité l’implantation de nombreuses entreprises étrangères et a pu diversifier la gamme de ses activités économiques. Elle a raffermi sa position sur la rive sud de la Méditerranée, sur le continent africain et au sein du monde arabe.
« Les exportations ont connu une hausse de 2,4 % en 2010. Des secteurs comme le textile et l’habillement, ainsi que les industries mécanique et électrique, affichent de bons scores. Les importations, qui suivent la même courbe ascendante, sont en augmentation de 4,8 % », confirme Hakim ben Hammouda, économiste et directeur de l’Institut de formation et de la division de la coopération technique à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
En 2010, les IDE ont enregistré une croissance de 3 % par rapport à 2009 avec 2,425 milliards de dinars. Pour accroître le volume des investissements, Fipa-Tunisia assure la promotion des secteurs stratégiques que sont le textile – qui concentre plus de 20 % des IDE de l’industrie manufacturière –, les IMEE, l’offshoring et les Technologies de l’information et de la communication (TIC).
Cette dernière activité a permis la création de 15 300 postes en 2010 – dont 3 000 à 4 000 pour les diplômés du supérieur. Près de 1 600 sociétés de services en ingénierie informatique (SSII) opèrent sur ce segment, qui compte également 300 intégrateurs de systèmes, 400 distributeurs, 12 fournisseurs d’accès Internet et 8 centres de développement. En 2008, la contribution de cette activité au PIB était de l’ordre de 8 % et devrait atteindre 13,5 % en 2011 avant de viser 20 % en 2016.
 
Industrie textile. Avec 2 000 entreprises (dont la moitié à capitaux étrangers ou mixtes) et 200 000 salariés (soit 44 % des emplois industriels), l’industrie du textile et de l’habillement est le premier pourvoyeur d’emplois. Elle représente 5 % du PIB tunisien et assure 20 % des recettes en devises. En décembre 2010, les exportations de textile ont enregistré une hausse de 26 % en valeur et de 19,4 % en volume comparativement à l’année précédente. Quant à la filière habillement, elle a progressé de 7 % en valeur et de 10,1 % en volume.
« Ces évolutions ont permis de clôturer l’année 2010 avec un taux de croissance global du secteur textile/habillement de 6,77 % en valeur et de 10,93 % en poids », atteste Rym Charradi Milad, chef du département du Centre au Cettex (Centre technique du textile).
La branche des composants automobiles et aéronautiques connaît, depuis une dizaine d’années, un essor considérable. L’investissement dans les industries électrique et électronique progresse en moyenne de 15 % par an. Cela vaut aussi  pour l’agriculture et l’agroalimentaire, qui ont enregistré une hausse significative depuis 2004, tout comme les exportations (30 %).
D’ici à 2016, la Tunisie souhaite augmenter de 9 % par an son volume d’exportations agricoles et agroalimentaires en développant la valeur ajoutée de sa production et en mettant à niveau ses circuits de distribution.
Depuis quelques années, l’industrie chimique et plastique se structure et le volume des IDE est là encore en constante augmentation. En 2009, des partenaires indiens ont investi 37 millions de dinars dans un grand projet industriel chimique. Le bâtiment et les travaux publics (BTP) sont également en progression avec le développement des infrastructures (voies ferroviaires et routières, ports et aéroports, centrales électriques, raffineries, unités de dessalement et d’épuration…) et de l’habitat.
reste le tourisme, principale source de devises qui génère 6,5 % du PIB et emploie 12 % de la population active. Après avoir fortement investi par le passé, les principaux opérateurs d’Europe – hôteliers et voyagistes – se repositionnent graduellement sur la destination et la Tunisie escompte bien qu’ils répondent présents pour relancer la création d’emplois et relever le défi économique.  


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