Mise en service du câble haut-débit ACE
Paru dans CIO Mag - Avril/Mai
2013
Le câble sous-marin Africa coast to Europe (ACE) est désormais opérationnel. France Télécom-Orange et les seize opérateurs du consortium de l’ACE ont annoncé le lancement de ce câble haut débit à fibre optique en décembre 2012, à Banjul, capitale de la Gambie.
Le câble ACE, de près de 12 000 km de long, relie la France à Saõ Tomé et Principe, en longeant la côte ouest de l’Afrique. Il fournit une connectivité à Internet haut débit à 13 pays : la France, le Portugal, la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Guinée, la Sierra Leone, le Liberia, la Côte d'Ivoire, le Ghana, la Guinée équatoriale, le Gabon et Saõ Tomé et Principe. Deux pays de l’hinterland, le Mali et le Niger, seront également desservis par un prolongement terrestre, et le Nigéria sera connecté cette année.
La mise en service de cette première phase marque le début du plan de déploiement sur 17 000 km du câble sous-marin ACE qui, à terme, se prolongera jusqu’en Afrique du Sud. Il connectera in fine sept autres pays : les Iles Canaries (Espagne), le Bénin, le Cameroun, la République démocratique du Congo, l’Angola, la Namibie et l’Afrique du Sud. Au total, ce sont quelque 21 territoires, dont 18 en Afrique, qui vont être connectés à ce câble.
ACE permettra en outre de diversifier le trafic entre l’Europe et l’Asie, via l’Afrique, et proposera un itinéraire alternatif vers les pays déjà connectés au câble SAT 3/WASC/SAFE qui relie le Portugal à la Malaisie.
Africa coast to Europe bénéficie de la technologie la plus avancée en matière de câble à fibre optique : le multiplexage de longueurs d'ondes WDM (Wavelength Division Multiplexing). Il permet d'augmenter la capacité en fonction des besoins et des avancées technologiques sans avoir recours à une intervention sous-marine. Sa capacité potentielle de 5,12 Tbps est obtenue grâce à la nouvelle technologie 40 Gbps, laquelle pourra encore évoluer. ACE offre ainsi une meilleure qualité de haut débit qu'avec une connexion satellite et réduit le coût de la bande passante internationale, ce qui a pour effet de réduire la fracture numérique.
La technologie WDM est développée par Alcatel-Lucent et est mise en service par France Télécom-Orange. La construction du câble est estimée à 700 millions de dollars, dont près de 250 millions sont financés par France Télécom et ses filiales.