Le Sénégal à l’assaut de la cybercriminalité
Paru dans CIO Mag -
Avril/Mai 2013
Pour lutter contre la piraterie informatique et les escroqueries en ligne, Dakar renforce son arsenal répressif et forme des experts.
Le Sénégal a décidé d’en découdre avec la cybercriminalité. En février, la capitale sénégalaise a eu recours à l’expertise de la sécurité diplomatique du gouvernement des Etats-Unis via un programme d’assistance antiterroriste dédié aux fonctionnaires de police. Les séances de formation leur ont permis d’acquérir les compétences nécessaires à l’identification des pièces à conviction numérique.
Déjà, en 2012, une conférence sur la législation internationale en matière de cybercriminalité et de cyber-sécurité avait été organisée au Sénégal sous les auspices des ministères de la Justice et des Télécommunications. Elle avait réuni des formateurs de l’Union européenne, du Japon et des Etats-Unis. Ils ont animé un atelier destiné aux professionnels sénégalais et à ceux d’une dizaine de pays d’Afrique de l’Ouest.
A présent, il est question de l’harmonisation des législations au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Pour l’heure, une loi définissant les infractions et sanctions relatives à la cybercriminalité a été adoptée au Sénégal, au Nigeria, et la Côte d’Ivoire a fait savoir qu’elle fera de même.
Dans la sous-région, les escroqueries en ligne – en majorité des arnaques aux biens et aux personnes - se multiplient. Trois pays d’Afrique subsaharienne – Nigeria, Ghana et Cameroun – figurent d’ailleurs au Top 10 des cyberarnaques dans le classement 2010 du FBI. A Abidjan aussi, on dénombre des cas similaires de piraterie informatique. A noter également que des « hacktivistes » camerounais ont sévis sur la toile ces dernières années. Ils sont les auteurs d’attaques contre des sites gouvernementaux et de celui d’un parti politique.
Lutte contre la cybercriminalité
L’adoption par l’Agence de l’informatique de l’Etat (ADIE) du Sénégal de stratégies nationales pour le cyberespace permet de prévenir et d’éradiquer la piraterie et le vol des bases de données.
Ces infractions se sont développées concomitamment à l’essor rapide, depuis 1996, des Télécommunications, de la téléphonie mobile et de l’accès à Internet. Une loi sur la cybercriminalité a du reste été votée en 2008. Elle est conforme à celle de la Convention de Budapest du Conseil de l’Europe sur la cybercriminalité.