Restaurer l'unité du Mali
Artistes et écrivains maliens appellent de leurs vœux à restaurer l’unité du Mali.
Fadimata Walet Oumar, artiste du gr oupe Tartit originaire de la région de Tombouctou, lance un cri d’alarme. « Que le monde no us aide à nous sortir de cette situation qui a trop duré. Il faut trouver une solution ! ». Elle appelle de ses vœux à la solidarité à l’égard de sa communauté, les Kel Tamasheq, insistant sur la détresse dans laquelle se trouvent les femmes et les enfants qui vivent dans les camps de refugiés.
L’artiste Afel Bocoum, né à Niafounké, au nord du Mali, est tout aussi préoccupé. Il nous écrit : « Au Mali, aujourd'hui, la vie s'est complètement arrêtée. Depuis l'occupation du nord de mon pays, nous avons l'impression d'être sous embargo. Les nordistes se sont concentrés dans la capitale où la famine s'est installée, et il n'est pas rare de voir des gens dormir dehors. Dans un contexte de crise mondiale, comment voulez-vous faire face à une telle situation ? La communauté internationale peut aider, mais ça ne suffira pas. C'est à chacun d’entre nous d’agir, en diffusant un message de paix, sinon nous sommes partis pour une longue traversée du désert… ».
Des écrivains et des responsables culturels se mobilisent autour d'un manifeste qui appelle au dialogue. « Aux nombreux travailleurs, cadres intellectuels et agents de l’Etat issus des communautés nomades, qui vivent sur le sol du Mali ! Ou qui ont dû s’expatrier ! Au nom de ces républicains, nous devons nous parler plutôt que de faire parler les armes, essayer de panser les blessures, en un mot reconstruire notre pays abîmé et meurtri ».
Igo Lassana Diarra, directeur des éditions Balani’s à Bamako
et du centre culturel La Medina
« Il faut qu’on s’assume pour la protection du patrimoine culturel malien. Nous nous mobilisons en menant des actions de sensibilisation en direction du grand public. L’intention est d’alerter l’opinion sur la nécessité de protéger les manuscrits de Tombouctou, des œuvres qui appartiennent au continent et plus largement à l’Humanité. Le danger est en effet bien réel. Le Centre de documentation et de recherches Ahmed Baba, où sont déposés de nombreux manuscrits, a déjà subi des dommages. Du reste, à présent, nous n’avons plus accès à cette partie de notre pays… »