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  • : VERONIQUE NARAME - JOURNALISTE
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LE CHOIX DE LA REDACTION

 

 

ALTERNATIVES INTERNATIONALES  n° 067

Juin 2015

       Boko Haram épuise le Cameroun

Par Véronique Narame
A Maroua et Minawao
 
couverture
                  

Depuis un an, le Cameroun fait face aux assauts meurtriers de la secte nigériane Boko Haram. Et contribue, depuis 2013, à l'accueil sur son territoire de 40 000 réfugiés nigérians dans le camp de Minawao.

 

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LE CHOIX DES INTERNAUTES

JUIN 2015

Algérie / Industrie électrique et électronique : Moderniser et restructurer

Algérie  / Maritime : L'Algérie combine mer et terre

Côte d'Ivoire / Socitech Groupe : Contribuer à la digitalisation de l'Afrique

Burkina Faso / Sibiri François Yaméogo, Styliste Modéliste

Algérie / Photo reportage au Salon international du livre d'Alger

Burkina Faso / Des infrastructures performantes pour l'industrie

 

 

10 novembre 2010 3 10 /11 /novembre /2010 06:22

 

Commerce : cap sur l’international

 

 Paru dans Arabies - Novembre 2010 

 

acc.jpgLa qualité et la diversité des biens et des services tunisiens permettent au pays de distribuer sa production sur tous les marchés du monde. Le défi consiste maintenant à consolider sa présence à l’international.

 

Au fur et à mesure que l’économie tunisienne est montée en puissance et qu’elle a gagné en  valeur ajoutée, elle a pu conquérir de nouveaux marchés à l’international avec des produits et des services performants. « A l’instar des années précédentes, les principaux ratios du commerce extérieur ont continué à progresser, notamment le taux d’ouverture qui s’est établi à 107,1 % contre 96,1 % en 2007. Ainsi et pour la première fois, le montant total des exportations et des importations de biens a dépassé le PIB du pays, témoignant du haut niveau d’ouverture sur l’extérieur atteint par l’économie tunisienne », atteste le ministère tunisien du Commerce et de l’Artisanat.

Si l’on compare les résultats du commerce extérieur ces dernières années, on constate en effet qu'ils augmentent graduellement. Avec 19,4 milliards de dinars en 2009 contre 13,7 en 2005, la progression est considérable, a fortiori si l’on réfère au bon score de 2008, où les exportations ont atteint 23,6 milliards dinars.

Les secteurs industriels à contenu technologique élevé contribuent à cela. C’est sur le segment des industries mécaniques et électroniques que les résultants sont les plus probants, avec 6,0 milliards dinars, en 2009.

Le deuxième poste est celui du textile, habillement et cuir (5,5 milliards) et la troisième place revient aux autres industries manufacturières (4,7 milliards). Viennent ensuite les industries électriques, puis l’énergie et les lubrifiants, enfin, l’agriculture et l’industrie agro-alimentaire.

 

Relance des exportations. Les différents indicateurs confirment tous la poursuite de la relance des exportations industrielles en 2010 : « Ils ont évolué de 18 % jusqu’à la fin du mois d’août, en raison de la croissance importante des exportations des produits mécaniques et électriques, du textile, de l'habillement et du cuir », confirme la présidence de la République tunisienne.

Ces bons rendements résultent des orientations décidées par le Palais de Carthage. Le soutien des entreprises dans la conquête des marchés extérieurs est en effet au centre des priorités du président Zine el-Abidine Ben Ali. Il a donné des instructions en ce sens afin d'adopter une structuration sectorielle et géographique de l'exportation plus équilibrée et plus efficace. Il a également recommandé d'organiser des missions de promotion vers les marchés ciblés et de renforcer la participation aux conventions d’affaires et aux salons internationaux.

Le président de la République a insisté sur l’attention particulière à accorder aux marchés africains à travers le renforcement de la présence commerciale, l'encouragement des entreprises exportatrices à s'implanter et à ouvrir des bureaux dans les pays concernés, ainsi qu’à l’exportation de services.   

Au printemps dernier, des rencontres de partenariat Afrique-Tunisie ont du reste été organisées à Tunis. Elles s’adressaient aux professionnels et aux décideurs tunisiens et africains opérant dans le secteur des services et des technologies de l’information et de la communication. Plus d’une vingtaine de pays africains étaient invités, ainsi que des bailleurs de fonds et des partenaires internationaux de développement dont la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale (BM) ou encore la Banque islamique de développement (BID).

Pour l’heure, les exportations tunisiennes se ventilent de la façon suivante : au 30 novembre 2009, les clients européens ont commandé pour 13,0 milliards dinars de fournitures aux Tunisiens. L’Europe est le continent vers lequel s’exporte le plus gros volume de marchandises. Depuis 1998, les exportations tunisiennes bénéficient en effet d'un accès libre au marché européen.

« L’Accord d’association UE-Tunisie a mis en route un processus de libéralisation des échanges Au niveau commercial, les produits originaires de Tunisie sont admis à l’importation dans les pays de l’Union européenne en exemption des droits de douane et de taxes d’effet équivalent, et sans restrictions quantitatives », explique le Centre de promotion des exportations (Cepex).

La France est le premier client européen avec 5,2 milliards de dinars d’achats. L’Italie suit avec 3,7 milliards devant l’Allemagne (1,5 milliards dinars). Le Royaume-Uni et l’Espagne viennent ensuite, respectivement en cinquième et sixième positions.

L’Afrique est le deuxième continent destinataire des ressources tunisiennes, avec 2,2 milliards de dinars de recettes. Près de la moitié provient de la seule Libye (1 milliard de dinars), qui est le quatrième client à l’export de la Tunisie. L’Algérie occupe pour sa part la septième place, avec 547,3 millions dinars de fournitures tunisiennes achetées.

Les pays de l’Afrique subsaharienne consomment pour 437,1 millions dinars de la production made in Tunisia. Ce montant est sensiblement équivalent à celui de l’Amérique et de l’Asie.

Le Fonds d’accès aux marchés d’exportation (Famex) apporte une assistance technique et financière aux entreprises tunisiennes et aux associations professionnelles dans leur démarche à l’export. Il leur permet de diversifier leurs marchés et de développer de nouvelles activités.

Ce programme est impulsé par le ministère du Commerce et de l’Artisanat, en collaboration avec la Banque mondiale. Il est mis en œuvre par le Cepex, qui diligente régulièrement des missions à l’étranger. L’Europe est l’une des destinations.

A l’automne, c’est le marché espagnol de matériels électronique et électrique qui a été prospecté en collaboration4.jpg avec l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica). Des distributeurs en équipements ou en appareils se sont déplacés en Espagne, ainsi que des représentants, des fabricants et des consultants en efficacité énergétique.

Une délégation s’est rendue parallèlement en République tchèque pour renforcer la coopération économique bilatérale et rencontrer des importateurs de l’industrie agro-alimentaire à qui la Tunisie a proposé ses produits : dattes, huile d’olive, épices, fruits et légumes frais, sans oublier le vin. Les industriels du secteur mécanique ont également fait partie du voyage, tout comme les entreprises pharmaceutiques, les sociétés de télécommunications et les fabricants d’art de la table.

Des représentants de l’industrie textile tunisienne ont pour leur part participé au troisième Forum économique arabo-hellénique à Athènes, au mois de septembre.

De même, des rencontres sont-elles initiées sur le territoire tunisien avec des partenaires étrangers. Ainsi les entreprises wallonnes sont-elles récemment venues en repérage pour constater de visu quelles sont les produits industriels et agroalimentaires disponibles. Il s’agissait aussi d’estimer l’éventail des compétences en matière de services aux entreprises.

Un programme de formation-action est du reste organisé jusqu’en mars 2011 avec la Grande région. Son but est de développer le multi-partenariat d’entreprises pour mieux approcher le Maghreb Arabe depuis la Tunisie. Le pays constitue en effet une plateforme idéale de réexportation à destination de cette région, et au-delà, en direction du Machrek.

 

Accord d’Agadir. Avec les voisins du Maghreb, les échanges commerciaux vont bon train. La Chambre mixte tuniso-algérienne a dernièrement organisé le Forum du partenariat tuniso-algérien. L’Accord d’Agadir facilite pour sa part la libre circulation de certains produits avec le Maroc, et plus largement avec l’Egypte et la Jordanie. Un accord commercial de même nature existe aussi avec la Mauritanie. Quant à l’Afrique subsaharienne, elle est également investie, avec notamment l’organisation d’une mission économique au Tchad.

Le grand marché chinois n’est pas négligé pour autant. L’exposition universelle de Shanghai a donné l’occasion à l’Utica de présenter quelques-uns de ses savoir-faire. Parmi les secteurs représentés figure l’agroalimentaire avec l’huile d’olive et le sucre ; le bois et l’ameublement ainsi que la construction.

L’Empire du Milieu est une cible à l’export d’autant plus importante qu’il pèse dans la facture des importations de la Tunisie, comme le fait remarquer Nabil Triki, vice-président de l’Utica qui souligne la nécessité de réduire le déficit commercial important entre les deux pays : « Le montant des exportations tunisiennes sur la Chine, en 2009, est évalué à 65 millions de dollars. Les principaux produits exportés sont pour le moment les  engrais chimiques. Quant aux importations chinoises, elles se chiffrent à plus de 954 millions de dollars. » 

Avec les pays du Golfe, l’accroissement du développement des échanges est également à l’ordre du jour. Il est de fait favorisé par les avantages que procure la Zone arabe de libre échange (Zale). Une exposition permanente des produits nationaux va être ainsi créée par le Conseil des hommes d'affaires tunisiens dans la région.

Cette structure œuvrera également à la promotion de l’emploi de la main d'œuvre tunisienne - notamment des diplômés du supérieur -, dans les pays du Golfe. Le fait est que l’expertise tunisienne est de plus en plus recherchée et que le recrutement de compétences dans des spécialités de pointe va en s’amplifiant dans les pays arabes et africains.

« Le taux de la demande en ce domaine a atteint, au cours du XIe Plan de développement, 20 % de l'ensemble des coopérants, outre l'accroissement des demandes formulées en vue de l'organisation de sessions de formation pour les cadres dans les domaines de la santé, des finances publiques, de la formation professionnelle et de la magistrature, ainsi que l'augmentation du nombre d'experts tunisiens mis à la disposition des pays arabes et africains pour la réalisation de projets de développement dans différents domaines », précise la présidence de la république tunisienne.

La gamme de produits et services dont dispose la Tunisie lui permet d’accroître ses capacités à l’export en prospectant de nouveaux marchés en Afrique, en Europe, en Asie et en Amérique. Une fois le pays doté des infrastructures de transport requises pour améliorer la gestion de la chaine logistique, d’un vivier d’entrepreneurs créatifs et de ressources humaines hautement qualifiées, son positionnement à l’international ira encore en s’amplifiant.

Et il contribuera, plus largement, au rayonnement de la région du Maghreb sur l’échiquier du commerce international.

 

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